Thèse en cours

Précarité énergétique : enjeux et analyses

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 28/11/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Rosy Fares
Direction : Stéphane Robin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 28/11/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie appliquée de Grenoble (2003-....)
Jury : Président / Présidente : Sandrine Mathy
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Robin, Philippe Quirion, Olivier Chanel, Dorothée Charlier, Béatrice Roussillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Quirion, Dorothée Charlier

Résumé

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Cette thèse vise à étudier le lien entre précarité énergétique et isolement des individus. Mes recherches portent en particulier sur le recours aux soins de santé, la participation à des activités de divertissement et la précarité transport. La base de données « Budget familial » (INSEE) 2017 est utilisée tout au long de la thèse. Le chapitre 1 étudie l'effet de la précarité énergétique sur l'utilisation des soins de santé, mesuré par le recours à différents types de soins. La littérature existante montre un effet négatif de la précarité énergétique sur l'état de santé des individus, mais le lien entre précarité énergétique et recours aux soins a été rarement étudié. Un modèle ZINB Binomial Négatif à Inflation de Zéro est estimé. Le modèle ZINB est un modèle en deux parties estimé simultanément pour prendre en compte le nombre d'utilisation des services de santé (modèle de comptage) et pour expliquer la probabilité de ne pas utiliser un service de santé en distinguant le fait de ne pas avoir besoin d'un service médical et le renoncement aux soins de santé (modèle d’inflation). Les résultats suggèrent que plus la probabilité d'être précaire énergétique est élevée, plus la probabilité de ne pas utiliser les services de santé est faible et augmente le nombre de visites à certains services. Or, accumuler de faibles revenus et des dépenses énergétiques élevées a l’effet inverse. Ces personnes refusent les soins pour des raisons financières. Le chapitre 2 vise à étudier l’effet de la précarité énergétique sur l’accès aux activités de loisirs. L’objectif de cette partie est d’étudier l’effet de la précarité énergétique sur les dépenses de loisirs, en distinguant les activités isolantes et non isolantes. Premièrement, la demande d’activités de loisirs est étudiée à l’aide d’un modèle Tobit, distinguant les précaires énergétique de autres. Nous obtenons des élasticités-revenu supérieures à 1, ce qui est cohérent avec la littérature. On constate cependant que les précaires énergétique sont moins sensibles aux variations de revenus que les non précaires en énergie. Deuxièmement, nous étudions l'effet du taux d'effort énergétique sur la demande de loisirs, en utilisant un Conditional Mixed Process. Cela permet d'estimer simultanément le taux d'effort énergétique ainsi que les dépenses de loisirs, tout en prenant en compte un potentiel problème d'endogénéité lié au taux d'effort énergétique et au problème de censure lié aux dépenses. On obtient un effet significatif et négatif du taux d’effort énergétique sur la demande d’activité de loisir. Nous montrons que cet effet n’est pas plus important pour les activités isolantes. Le chapitre 3 étudie la précarité transports. Suite aux politiques environnementales, comme la taxe carbone, et aux conflits géopolitiques, notamment l’invasion Russe de l’Ukraine, les prix des carburants augmentent constamment. L'objectif de ce chapitre est d'identifier un indicateur pour mesurer la pauvreté dans les transports, de simuler l'impact d'un choc de prix à court terme et l'impact d'une aide financière suite à ce choc. Un indicateur composite a été choisi : le CompI (Berry et al., 2016). Il identifie les ménages à différents niveaux de vulnérabilité à un choc de prix : la précarité carburant, la vulnérabilité mobilité et la dépendance voiture. Ensuite, un modèle de demande de kilomètres a été estimé, duquel ont été déduites des élasticités désagrégées pour chaque ménage. Une simulation à court terme d’un choc de prix montre qu’il augmente la pauvreté monétaire, mais que les ménages restreignent leur demande de transport, ce qui réduit la part des ménages qui consacrent une part disproportionnée de leur budget au transport. Une aide financière de 100 € par travailleur, ayant de faibles revenus et utilisant un véhicule à des fins professionnelles, réduit la pauvreté monétaire mais n a peu d'impact sur la part des ménages qui ont des dépenses de transport disproportionnées.