Archiver, raviver la lutte | politiques de l'Archive Audiovisuelle du Mouvement Ouvrier et Démocratique
Auteur / Autrice : | Chloé Folens |
Direction : | Christophe Gauthier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire, textes, documents |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Jean-Mabillon (Paris) |
établissement opérateur d'inscription : École nationale des chartes (Paris ; 1821-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse porte sur la patrimonialisation du cinéma militant des décennies 1960 et 1970. Elle prend pour principal objet d'étude l'Archive Audiovisuelle du Mouvement Ouvrier et Démocratique (AAMOD). Créée en 1979, à Rome, pour accueillir les archives de la société de production du Parti Communiste Italien, l'AAMOD enrichit rapidement ses collections de bandes tournées par des collectifs autonomes ou de films engagés contre l'impérialisme et la domination coloniale, réalisés à l'étranger. Cette expansion atteste d'un projet cohérent pour le fonds, porté par ses initiateurs et notamment Cesare Zavattini qui en fut le président pour dix ans. C'est à restituer l'élaboration de ce programme, les difficultés et les choix rencontrés dans le processus de patrimonialisation d'un cinéma en principe rétif à la mise en archive que se consacrera notre étude. En effet, l'audiovisuel militant de l'époque se définit moins par ses sujets que par une pratique émancipée du modèle industriel. Il cultive donc le désistement des auteurs au profit du collectif, la contribution paritaire des personnes filmées au travail de création et la démocratisation des outils techniques ; il organise la distribution des films hors des circuits commerciaux, porte une attention particulière aux discours d'accompagnement et promeut la participation du public, au cours de séances conçues moins comme des spectacles que des manifestations. Le film doit être un outil de mobilisation, agissant sur et dans la lutte, et ne se réduit pas à l'événement filmé. Nous verrons donc si les pratiques politiques de ce cinéma peuvent se prolonger dans certaines politiques de l'archive. Notre recherche avisera les tensions et les continuités entre deux usages successifs des images : l'accompagnement des luttes au présent et leur documentation a posteriori.