Thèse en cours

Histoire mémorielle des tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale en métropole et au sénégal

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Cheikh Niang
Direction : Odile Moreau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire contemporaine
Date : Inscription en doctorat le 04/11/2019
Etablissement(s) : Université de Montpellier Paul-Valéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRISES - Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Dans le cadre de ce projet de recherche, nous nous basons sur une continuité de notre master 2. L'année 2016-2017, nous avons fait notre travail sur les conditions de rapatriement des tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale. Sur la base de ce travail, nous avons constaté que des éléments importants sur l'aspect mémoriel existent sur cette problématique. En effet, partant de ce concept, nous allons aborder notre thèse sur la controverse de la mémoire des tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale en France et au Sénégal. Nous avons constaté que des divergences d'une grande envergure restent encore sans réponses précises de la part des historiens qui s'intéressent aux tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale. Cette histoire reste d'actualité. Elle intéresse les politiques, les sociologues, les économistes, les anthropologues etc. C'est une question qui reste toujours d'actualité malgré son caractère embarrassant. En effet, depuis la seconde guerre mondiale l'histoire des soldats africains occupe une place symbolique dans l'historiographie africaine en générale et du franco-sénégalaise en particulière. Nous allons aborder ce travail de recherche dans un souci d'émettre une lumière sur cette histoire qui est toujours restée à l'ombre des doutes et des querelles patriotes. Des études partielles et partiales qui remettent en cause les différentes équivoques des tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale se développent. Nous savons que le destin du Sénégal et celui de la France sont intimement associés. C'est dans cette optique, que des historiens s'intéressent à cette relation pour démasquer l'hypocrisie des uns et des autres. En effet, on peut se demander quelle place occupe la mémoire des tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale en France et au Sénégal ? .Comment se situe-il dans le débat structurel qui parcourt ces deux sociétés et qui porte la relation entre l'histoire et la mémoire ? C'est dans un processus de culture mémoriel et immanent, dans un cadre de démêler le labyrinthe de l'histoire des tirailleurs africains de la seconde guerre mondiale doit se comprendre comme un processus de socialisation et d'intégration des soldats africains pendant la guerre de 1939-1945. C'est à travers une étude mémorielle de ces deux pays intimement liés par l'histoire que nous allons dresser tous les objets et monuments ayant rapport avec ces soldats. Il s'agira d'expliciter dans les détails, tant ils forment le noyau conceptuel de la culture qui doit se comprendre comme un processus de socialisation et d'intégration des soldats africains pendant la guerre de 1939-1945. On se basera sur les faits de cette guerre pour apporter une contribution dans les différents mouvements de contestation des colonies ouest-africaines. Nous savons que « les africains savaient qu'une fois mis hors de combat, ne seraient pas traités comme les autres prisonniers de guerre. De nombreux épisodes tragiques venaient confirmer cette appréhension. Ainsi, à l'issue du combat mené par le 53e Régiment d'Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais pour défendre le petit village d'Airaines dans la Somme et où moururent 1200 Africains, capitaine Charles N'Tchoréré ». Ces éléments constituent le point de départ de cette histoire mémorielle et prend comme fil conducteur tous ceux qui viennent intervertir dans le quotidien des tirailleurs en métropole comme dans les colonies. C'est d'une manière ou d'une autre de vivre et de vivifier les événements de la seconde guerre mondiale qui restent en grande majorité sous silence. La création des tirailleurs Sénégalais en 1857 par Louis Faidherbe est un moyen de contrôler le pouvoir économique en Afrique de l'Ouest. Il est aussi le symbole de rétablir un équilibre politique en recrutant des troupes au sein des colonies françaises. Pour arriver à ce travail, le pouvoir colonial a mis des dispositions symboliques tant sur le plan financier que sur le plan religieux pour gagner la conscience des marabouts. En effet, ces derniers ont un pouvoir solide dans l'applicabilité des décisions dans les colonies. Ils sont capables d'envoyer leurs hommes dans les zones de guerres. Ces marabouts ont un pouvoir de décision sur la gouvernance dans les colonies Ouest-africaine. Dans ces colonies, on assiste à une continuité centralisatrice, plusieurs nappes sédimentaires de mémoires qui correspondent aux grandes étapes de la formation nationale, mais aucune n'a perdu ses traces et son efficacité. En se basant sur cette idée de Nora, une construction des rites, des coutumes, c'est-à-dire des valeurs culturelles propre aux africains se font dans les cantonnements militaires en métropole et notamment dans les colonies. C'est pour cette raison, dans notre travail de recherches, nous allons aborder l'histoire symbolique en se basant sur l'aspect matériel et immatériel du quotidien des soldats africains pendant la seconde guerre mondiale. Pour mener à bien notre recherche, nous allons donner un sens aux événements de commémoration et des lieux symboliques de ces anciens soldats africains. Cette problématique dépasse largement l'étude historique classique. On sera obligé d'interroger à neuf toute la tradition historiographique, à préciser la nature des « mémoires historiques ou collectives ». Désormais l'analyse des mémoires collectives renvoie aux fonctions même de la mémoire historique pour reprendre Nora. L'analyse et l'interprétation des mémoires collectives peuvent et doivent devenir le fer de lance d'une histoire qui se veut novatrice. C'est-à-dire par cette approche, nous allons susciter une nouvelle méthode de l'histoire ces tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale qui jusque-là reste sans réponse.