La spatialisation du temps : la spatialité topologique de la philosophie de la chair
Auteur / Autrice : | Linmi Li |
Direction : | Emmanuel de Saint Aubert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pays germaniques Transfert culturels et Archive Husserl |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure |
Résumé
Le « tournant spatial » est une caractéristique fondamentale des courants de la pensée contemporaine. M. Foucault écrit en 1967: « l'époque actuelle serait peut-être plutôt l'époque de l'espace », dans Dits et Écrits. J. Piaget découvre les spatialités non-euclidiennes dans l'étude de la psychologie de l'enfant. Et Lacan utilise les schémas topologiques pour montrer la structure du désir et de la subjectivité. Les sciences humaines et sociales commencent à réfléchir la « grande hantise du XIXe siècle » caractérisée par le temps comme schéma, c'est la pensée de l'espace qui est repensée. Considérant la phénoménologie émergée au début du XXe siècle, que ce soit la structure de la temporalité de la conscience pure chez Husserl ou la temporalisation ekstatique du Dasein chez Heidegger, toutes deux dépendent du schéma temporel. Pouvons-nous affirmer que la phénoménologie manque de dimension spatiale de sorte qu'elle perd la possibilité de dialoguer avec la pensée contemporaine ? On sait bien que Merleau-Ponty est connu par sa phénoménologie du corps. Dans La phénoménologie de la perception, il se concentre sur le schéma corporel et la spatialité du corps. Si l'espace n'est que de l'espace projeté par un corps, nous n'avons aucune raison de croire que la pensée de l'espace chez Merleau-Ponty ébranle la position fondamentale du schéma temporel : c'est grâce à l'unité de la temporalité que la structure de l'« être au monde » peut s'unifier. Cependant, dans Le visible et l'invisible, Merleau-Ponty réfléchit cette structure tripartite de la temporalité et montre qu'il lui manque une nouvelle dimension d'épaisseur. À travers la transformation du schéma temporel en schéma spatio-temporel, Merleau-Ponty souligne qu'il faut « prendre pour modèle de l'être l'espace topologique». Ce qui m'intéresse ici, c'est que Merleau-Ponty tente de donner un modèle topologique pour saisir l'Être. Je me concentre sur la transformation de la spatialisation topologique chez Merleau-Ponty et j'essaie de répondre aux trois questions principales : I. Comment Merleau-Ponty transforme-t-il le schéma temporel en schéma spatio-temporel?II. Qu'est-ce que la dynamique originaire du tourbillon spatio-temporel ? III. La spatialisation est-elle encore un mode de la temporalisation? Si cette tentative réussit, elle pourra ouvrir de nouvelle direction à la phénoménologie classique et enrichir les dialogues entre la phénoménologie et les autres courants de pensée contemporains.