Thèse soutenue

Identification des marqueurs morphofonctionnels du processus de domestication en archéozoologie : approche tridimensionnelle de la variation endostructurale de la diaphyse humérale et de la forme du calcanéus
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Auteur / Autrice : Hugo Harbers
Direction : Thomas Cucchi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéozoologie
Date : Soutenance le 13/01/2021
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Denis Vigne
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Cucchi, Jean-Denis Vigne, Marcelo Sànchez-Villagra, Joris Peters, Rose-Marie Arbogast, Roberto Macchiarelli, Lionel Gourichon, Anthony Herrel
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcelo Sànchez-Villagra, Joris Peters

Résumé

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L’étude de la domestication peut nous apporter des informations capitales à la fois sur notre histoire et le développement de nos sociétés, mais également sur l’évolution des espèces et les processus biologiques qui ont mené à la diversité des formes vivantes actuelles. On peut synthétiser le processus de domestication en deux étapes : la mise en relation entre la potentielle espèce domestique et l’Homme, puis son adaptation évolutive à la vie avec l’Homme au fil des générations. Ainsi pour étudier la domestication il est nécessaire pour les archéologues de trouver des traces de ces deux étapes dans les restes archéologiques. Bien que l’adaptation évolutive laisse un grand nombre de marqueurs morphologiques qui nous permettent d’étudier sans peine la domestication une fois qu’elle est bien amorcée, la mise en relation en revanche ne laisse que très peu de traces. Cette thèse vise à identifier et caractériser deux marqueurs du contact entre un animal et l’Homme : les conséquences morphologiques osseuses de la croissance en captivité sur le calcanéus et l’humérus chez les ongulés, en prenant comme modèle le sanglier (Sus scrofa). Ces éventuels marqueurs serviront à développer de nouvelles méthodes pour détecter les premières étapes du processus de domestication chez le sanglier en contexte archéologique. L’hypothèse testée est que le changement de comportement d’un individu dont la mobilité est réduite peut laisser une emprunte observable et mesurable dans la morphologie osseuse. Cette thèse fait partie du projet ANR DOMEXP de domestication expérimentale dans laquelle des sangliers ont été élevés en captivité pendant deux ans et scannés tout au long de leur croissance pour étudier l’impact de la captivité sur leur anatomie osseuse. Nos résultats montrent que la captivité induit une réponse morphologique plastique pour les deux marqueurs, et l’application de ces deux méthodes sur des suinés du Néolithique a montré que lamorphologie des suinés d’Europe de l’Ouest a changé au cours du Néolithique, ce qui pourrait être considéré comme la conséquence de l’arrivée d’un nouveau système de gestion basé sur un contrôle accru des populations. De plus la présence de spécimens de petite taille évoque la possibilité d’une trajectoire commensale. Ces résultats pourraient être complétés par des approches isotopiques et génomiques afin de fournir une vision plus complète de cette période.