Politique budgétaire et risque souverain en zone euro en environnement incertain
Auteur / Autrice : | Antoine Sigwalt |
Direction : | Gilles Saint-Paul |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 07/06/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Paris-Jourdan Sciences Économiques (2005-....) |
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Xavier Ragot |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Saint-paul, Davide Ticchi, Axelle Ferriere, Manuel Oechslin, Matthieu Bussiere | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Davide Ticchi, Manuel Oechslin |
Mots clés
Résumé
L'objectif principal de cette thèse est de clarifier l'interaction entre les politiques budgétaires et le risque de défaut souverain, ainsi que leurs effets sur la stabilité économique et le bien-être social dans la zone euro. Cette clarification est particulièrement importante compte tenu des défis tels que les niveaux élevés de dette, les capacités fiscales variables et les complexités politiques auxquels sont confrontées les économies de la zone euro. Cette thèse étudie à la fois les effets domestiques du risque de défaut souverain et les implications plus larges du risque de défaut au niveau de l'UE. La recherche se penche sur plusieurs domaines clés : les effets du risque de défaut souverain sur le bien-être des ménages, en particulier lorsque la majorité de la dette publique est détenue par des créanciers résidents ; le potentiel d'une intégration budgétaire au niveau de la zone euro dans la gestion des risques de défaut souverain ; et l'évaluation en temps réel de l'orientation de la politique budgétaire dans les pays de la zone euro. Cette approche complète vise à combler les lacunes identifiées dans la littérature existante et à apporter de nouveaux éclairages sur le domaine. Le premier chapitre de la thèse se concentre sur les impacts domestiques du risque souverain, en utilisant un cadre de marchés incomplets pour étudier de quelle manière les ménages gèrent leurs économies face au risque de défaut souverain. Le modèle, calibré pour refléter les scénarios en Italie pendant les années 2010, met en évidence les effets macroéconomiques et sur le bien-être des ménages de l'augmentation du risque souverain. Il révèle que des risques souverains plus élevés entraînent des impacts négatifs significatifs sur la production, la consommation et l'épargne. Paradoxalement, alors que les ménages les moins riches pourraient bénéficier des effets de redistribution en cas de défaut souverain, ce sont ces ménages qui souffrent le plus d'une augmentation du risque souverain tant que le défaut ne se produit pas. Ce chapitre analyse les canaux au travers desquels les ménages sont impactés par le risque de défaut souverain. Il appelle à des réponses gouvernementales nuancées pour gérer les implications du risque souverain sur le bien-être des ménages. Le deuxième chapitre traite du contexte plus large de l'Union européenne, en examinant le rôle de l'intégration budgétaire dans la gestion du risque de défaut souverain à travers le dispositif de relance et de résilience de l'UE (RRF), mécanisme au sein duquel la Commission européenne a émis des obligations européennes afin de réaliser des transferts vers les pays impactés par la crise du Covid. Cette analyse révèle que l'intégration budgétaire peut entraîner des effets multiples et significatifs sur les prix et améliorer le bien-être global sous certaines conditions, soulignant son potentiel en tant que force stabilisatrice dans l'écosystème financier de l'UE. Le chapitre discute des implications plus larges de ces résultats pour la politique budgétaire dans l'UE, soulignant la nécessité d'efforts coordonnés pour gérer les risques souverains et promouvoir la stabilité économique. Le troisième chapitre explore l'orientation de la politique budgétaire en temps réel dans les pays de la zone euro depuis la mise en uvre de la politique monétaire commune. Il présente une analyse empirique de la cyclicité de la politique budgétaire en utilisant des données de panel en temps réel, cest-à-dire les informations dont disposent les gouvernements au moment de l'élaboration de leurs décisions de planification budgétaire. Le chapitre révèle que l'orientation de la politique budgétaire est souvent sous-optimale d'un point de vue de la stabilisation macroéconomique, en explore les raisons, et met également l'accent sur l'hétérogénéité des orientations budgétaires d'un pays à l'autre.