Thèse en cours

“Les mosaïques et leur environnement iconographique architecturalarchéologique pour une étude culturelle et sociale de la Mésie Supérieure”

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Auteur / Autrice : Marigona Ademi
Direction : François QueyrelArben HajdariChristophe J. Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident (Paris ; 1998-....)
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Inscription en doctorat le 04/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Université de Pristina
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident (Paris ; 1998-....)
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Mots clés

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Résumé

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Le corpus de mosaïques romaines et tardo-antiques de la Mésie supérieure. Projet de recherche doctorale « Quand le sol aura été interrogé, il répondra. » . Cette phrase de L'Abbé Jean Cochet illustre parfaitement tout l'intérêt qu'il convient de porter à l'étude des mosaïques. Pourquoi ces dernières en particulier ? Parce qu'elles représentent un témoignage culturel et artistique essentiel à la connaissance et à la compréhension des civilisations anciennes. Composante fondamentale du décor architectural d'époque romaine, la mosaïque indique le statut économique, social, artistique et religieux de la société qui les produit ainsi que l'importance des lieux qui les abritent. Au cours des dernières décennies, il y a eu un développement conséquent des publications sur les mosaïques, particulièrement celle d'époque tardive, en particulier dans le cadre de l'Association Internationale d'Etude de la Mosaïque Antique (A.I.E.M.A.) au sein du laboratoire d'archéologie de l'Ecole Normale, où j'achève ma seconde année de master. La tendance actuelle, bien illustrée par les travaux d'A. Malek ou de C. Balmelle rappelle l'importance de replacer ces documents iconographiques dans leur contexte archéologique, architectural, culturel mais aussi social. Cette méthode, lorsqu'elle n'est pas suivie, suscite de nombreuses erreurs. Je ne prendrai qu'un exemple. En 2015 l'archéologue turc Cetinkaya a voulu dater la mosaïque qu'il avait découverte dans une église d'Ulpiana (Kosovo) du début du Ve siècle après J.-C. à cause de la présence de ce qui lui semblait être une croix chrétienne. La lecture de C. Balmelle et d'A. Malek, membres éminents de l'A.I.E.M.A. et de mon laboratoire, lui aurait appris qu'il se trompait d'un bon siècle, puisque le pavement relève plutôt du VIe siècle. Il faut, en effet, jouir d'un environnement propice, avoir accès à une bibliographie récente et étendue. Il faut avoir l'œil éduqué par la présence des meilleurs spécialistes pour parfaitement saisir de tels documents. Il faut aussi un accès privilégié au terrain pour pouvoir lancer la publication d'un corpus des mosaïques de Mésie supérieure, ce que j'ai la chance d'avoir par mon affiliation ancienne à l'Institut archéologique du Kosovo. Cette thèse est envisageable aujourd'hui car l'historiographie des Balkans s'est singulièrement enrichie ces dernières années. Il suffit de penser aux travaux de Gordana Cvetkovic-Tomasevic, Slobodan Duric et Gordana Jeremic., Giordana Trovabene (Mosaici ,Pavimentali della villa di Medijana (NIŠ) ” p. 805-813, Colloquium AIEMA, X, 2005 ; URBANKOVA Radka, (2013) “Floor mosaics from the territory of roman province Moesia”, Trans. VŠB – Tech. Univ. Ostrava Civ. Eng. Ser., 1 ; LAZIĆ, Miroslav (2001), “Terme u Donjem Nerodimlju kod Uroševca”, Vestigatio Vetustatis Aleksandrini Cermanović-Kuzmanović : p. 247-274, Beograd). Je précise que la Mésie supérieure correspondait depuis le règne de Domitien aux territoires du Kosovo, de la Serbie et de la Macédoine. Cette étude ne sera bien évidemment pas qu'un corpus des pavements. Je voudrais me pencher, comme dans mon mémoire de master 2, sur les centres de production, je pense en particulier aux ateliers mixtes dont la mosaïque de Nerodime (encore inédit) de la fin du IVe siècle, représentant les « Sept Sages » me semble un excellent exemple. On y retrouve des influences orientales et notamment des éléments de la célèbre mosaïques des philosophes d'Apamée, étudiée par J.-Ch. Balty. On y lit aussi des parentés occidentales. Il suffit de se pencher sur le pavement de Cologne publié par D. Fehling, pour en prendre conscience. Durant mes années de master à l'Ecole Normale Supérieure-PSL et au sein de son laboratoire d'archéologie, j'ai pu bénéficier de la présence des plus grandes spécialistes de la mosaïque comme Catherine Balmelle (CNRS) et Aïcha Malek (CNRS). Des historiens de l'art comme Gilles Sauron (Sorbonne Université) et Emmanuelle Rosso (Sorbonne Université) ont guidé mes pas à la rue d'Ulm, tandis que mon directeur, Christophe Goddard (CNRS) a attiré mon attention sur l'importance du contexte archéologique et sur les spécificités de la culture de l'Antiquité tardive. Ainsi cette recherche doctorale que je voudrais lancer au sein de PSL et de l'ENS, en co-tutelle avec l'Université de Prishtina, considérera-t-elle les mosaïques de Mésie supérieure dans leur contexte architectural, publique (religieux, le cas échéant) ou domestique. Elle cherchera aussi à mieux cerner leurs ressorts culturels et à retrouver la dynamique sociale qui les a vu naître. Cette recherche ne manquera pas non plus de suivre leur histoire sur le temps long, du IVe siècle à la fin du VIe siècle. Elle tâchera, enfin, de mieux comprendre leur abandon comme la destruction des bâtiments auxquels elles appartenaient. Je dois préciser que cette recherche ne s'arrêtera pas à la publication du corpus sous la forme d'une monographie. Elle sera accompagnée par la réalisation d'une base de données, grâce à l'appui des techniciens de mon laboratoire de rattachement, AOROC. A la lumière de l'importance des mosaïques de la Mésie Supérieure et plus particulièrement leur contextualisation, mes objectifs au travers de cette recherche sont de rattacher les mosaïques au éléments mobiliers et immobiliers les entourant et de rassembler en une étude académique toutes les mosaïques découvertes sur le territoire de la Mésie Supérieure. Cela permettrait la rédaction d'un recueil informatique académique unique, qui offrirait des informations visuelles en photos et dessins détaillés de toutes les mosaïques répertoriées, ainsi que leur comparaison.