Thèse en cours

Se « réincorporer » à la vie civile. Reconfigurations corporelles de la violence et du pouvoir pour les anciennes combattantes des FARC dans le département d'Antioquia (Colombie)

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Auteur / Autrice : Melina Gautrand
Direction : Michel Naepels
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie
Date : Inscription en doctorat le 21/10/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

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Cette thèse vise à explorer le caractère politique du corps d’anciennes combattantes de la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) à partir de l’ethnographie d’un espace de démobilisation du département d’Antioquia. Alors que la littérature existante sur les contextes de post-conflit se concentre sur des processus militaires, juridiques ou politiques nationaux, je mobiliserai les outils méthodologiques et conceptuels de l’anthropologie et des études de genre pour mettre en lumière les micro-dynamiques genrées de la violence et de la sortie de la violence. Les corps féminins militarisés, puis démilitarisés, des anciennes FARC sont utilisés par les divers acteurs du conflit comme des symboles de leur groupe et comme des outils pour affirmer leur pouvoir. Pourtant, les pratiques corporelles des ex-guérilleras ne peuvent être réduites à une instrumentalisation par leur ancien groupe armé ou par l’Etat. A travers leur participation et leur engagement dans la violence, puis dans leur retour à la vie civile, les anciennes combattantes incorporent certaines normes de genre, en refusent d’autres et jouent de leurs contradictions pour se constituer comme des sujets politiques. En s’intéressant aux situations de violence dans lesquelles elles ont été impliquées, il s’agira donc de décrire la manière dont les femmes qui ont déposé les armes inventent et réinventent une capacité d’agir dans des contextes sociaux mouvants et dangereux.