L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) : d’un comité provisoire à une organisation apparentée à l'Organisation des Nations unies. Analyse du changement d'une organisation internationale
Auteur / Autrice : | Alix Defrain-Meunier |
Direction : | Guillaume Devin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique, spécialité Relations internationales |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2019 Soutenance le 11/10/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | Institut d'études politiques (Paris). École doctorale |
Résumé
L’augmentation du nombre d’organisations internationales et la longévité qu’on leur présage incitent à les prétendre immortelles et tendent à passer sous silence les reconfigurations qu’elles opèrent pour se prémunir de l’obsolescence qui les menace. Pourtant, leur création n’a rien d’une évidence et la permanence de ces institutions n’est nullement assurée. Ce constat nous conduit à nous interroger, dans cette thèse, sur ce qui explique qu’une organisation internationale naisse et ne meure part. Cette question a d’autant plus de résonance dans le cas de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à partir duquel nous menons cette recherche. Créée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’OIM a originellement une vocation régionale, un mandat circonscrit, une composition limitée et une nature éphémère. Cette organisation existe pourtant toujours aujourd’hui. Elle est, qui plus est, absolument méconnaissable comparée à ce qu’elle était lors de sa création en 1951. Établie en dehors du système des Nations unies et longtemps perçue comme un acteur marginal, l’OIM est depuis devenue une « organisation apparentée » à l’ONU en 2016 et revendique désormais sa place de cheffe de file dans la gouvernance multilatérale des migrations. Pour saisir ces transformations - qui ne se sont pas déroulées sans heurts et sans controverses - ainsi que les facteurs qui en sont à l’origine, cette thèse fait de l’OIM un terrain d’enquête inédit. La combinaison de diverses méthodes d’investigation (observation sur le temps long, entretiens, archives), adossée à une approche socio-historique, se révèle cruciale pour comprendre comment l’OIM a survécu et s’est imposée comme une organisation internationale influente alors qu’elle n’y était pas prédestinée.