Thèse soutenue

Persistance et vulnérabilité du carbone nouvellement stocké dans les sols agricoles

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Auteur / Autrice : Tchodjowiè Panaewazou Israël Kpemoua
Direction : Claire ChenuPierre BarréSabine Houot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sol
Date : Soutenance le 29/03/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes (2014-....)
Jury : Président / Présidente : Yves Coquet
Examinateurs / Examinatrices : Iñigo Virto, Safya Menasseri, Delphine Derrien
Rapporteurs / Rapporteuses : Iñigo Virto, Safya Menasseri

Résumé

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Différentes pratiques agroécologiques permettent d'augmenter les stocks de carbone organique du sol (COS). Bien que cela soit très positif en termes d'atténuation au changement climatique et de santé des sols, la permanence du stockage additionnel de COS doit être évaluée, en particulier dans un contexte de changement climatique. L'effet puits de carbone sera plus efficace, même à court et moyen terme, si le stockage additionnel de COS est réalisé sous forme de carbone organique (CO) persistant et non de CO labile. L'objectif de cette thèse était d'évaluer d'une part la stabilité biogéochimique du carbone nouvellement stocké, et d'autre part la vulnérabilité de ce carbone face aux événements climatiques extrêmes. Pour cela, nous avons utilisé une approche multiméthodes (fractionnement physique, analyse thermique Rock-Eval, incubation à long terme et modélisation) pour déterminer les fractions de carbone et les compartiments cinétiques de carbone. Nous avons évalué la vulnérabilité du carbone en déterminant la sensibilité de la minéralisation du COS à l'augmentation de la température, à la diminution de l'humidité du sol et à la présence de cycles desiccation/humectation. Les différentes analyses et expériences ont été réalisées sur des échantillons de sol de surface (0-30 cm) provenant de luvisols tempérés soumis pendant 20 ans à l'agriculture de conservation (CA), à l'agriculture biologique (ORG) et à l'agriculture conventionnelle dans l'expérience de La Cage et à des applications de produits résiduaires organiques (PROs) dans l'expérience QualiAgro. Notre étude démontre que les parcelles qui ont reçu les PROs ont conduit à plus de C additionnel dans la matière organique associée aux minéraux (MAOM-C) et dans la matière organique particulaire (POM-C), alors que le CA et l'ORG, ont conduit à plus de C additionnel dans la MAOM-C. Le modèle PARTYSOCv2.0 utilisant les paramètres d'analyse thermique Rock-Eval a révélé que la plupart, sinon la totalité, du C additionnel était dans le compartiment de C actif. Ces résultats suggèrent que, bien que le C additionnel soit principalement associé au MAOM-C, il n'est probablement pas stocké sous une forme dont le temps moyen de résidence dépasse 30 ans. La proportion de POM et les expériences d'incubation ont révélé une récalcitrance chimique des POM avec les PROs. En outre, les sols stockant le carbone avaient une sensibilité similaire au régime d'humidité du sol et à la température que les sols de référence. Ainsi, la mise en œuvre de ces pratiques agroécologiques apparaît bénéfique à l'atténuation au changement climatique, même dans le contexte d'événements climatiques extrêmes. Suite à la stabilité à court terme de ce carbone additionnel, ces pratiques agroécologiques doivent être poursuivies afin de maintenir leur stock à un niveau élevé.