Thèse en cours

Le Bilan fiscal

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Auteur / Autrice : Mohammed Bouarfa
Direction : Arnaud de Bissy
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2019
Etablissement(s) : Toulouse 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CDA - Centre de Droit des Affaires

Résumé

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1.- Existe-t-il un bilan fiscal ? Nulle occurrence de l'expression dans les sources législatives et réglementaires intéressant les deux disciplines qui dominent, ensemble ou séparément, le champ de l'étude : la fiscalité et la comptabilité. Certains arrêts cependant fournissent des clés de compréhension des mécanismes autour desquels s'articule la connexion fiscalo-comptable, notamment l'application de l'important 2 de l'article 38 du Code général des impôts, qui constitue un instrument de choix de l'administration fiscale dans l'exercice de son pouvoir de rectification et dont l'étude est centrale dans la recherche du bilan fiscal. 2.- C'est le siège de l'approche dite « synthétique » du bénéfice imposable, « différence entre les valeurs de l'actif à la clôture et à l'ouverture » de l'exercice, ou la méthode par la variation d'actif net. Or, les termes de cette définition du bénéfice renvoient à des notions et des régimes comptables qui sont susceptibles d'être privés d'effet en présence de règles fiscales spécifiques, dont l'application s'impose. En somme, l'actif net « comptable » n'est pas nécessairement l'actif net au sens de l'article 38, 2 du CGI. Peut-on alors parler d'un actif net « fiscal » ? On touche sans doute-là une des notions clés du thème de l'étude. Quoi de plus utile pour tenter de caractériser le bilan fiscal que d'analyser ses agrégats que sont les actifs, passifs et, partant, actif net dits « fiscaux » en tant qu'ils tiennent compte, dans leur détermination, des règles fiscales potentiellement divergentes ? Disposer d'un « bilan fiscal » permettrait de mieux cerner cette approche synthétique du résultat, caractéristique de la théorie « de l'enrichissement » qui a vocation à appréhender le résultat de la manière la plus large possible. 3.- Cela facilite une étude systématique des variations de sa composante principale, l'actif net fiscal, et de ses incidences en termes d'impôt. Il ne va sans dire que l'administration y a recours dans les domaines les plus divers, reprochant aux entreprises des manquements dans la tenue de leurs écritures pour fonder ses rappels. Corriger sur le fondement de l'article 38, 2, c'est en quelque sorte rétablir les « écritures » dans leur versant bilanciel : rajouter une créance omise correspondant à un produit non-comptabilisé, rectifier la valeur d'une immobilisation minorée lors de son inscription, retirer du passif une dette éteinte etc. Mais la complexité des problématiques alliée à une utilisation sans discernement de cet outil aux potentialités décuplées par la déconnexion entre fiscalité et comptabilité, dans un contexte contentieux aux enjeux financiers parfois colossaux, invite à se doter d'outils et de clés de lectures pour une plus grande sécurité. Le « bilan fiscal » se propose modestement d'œuvrer en ce sens, pour arriver à améliorer les relations entre l'administration et le contribuable, tout en participant à la réflexion sur un pan de la connexion fiscalo-comptable encore peu exploré.