« Les yadeya' du coup d'État : Ethnographie sensible d'un rituel de pouvoir et de résistance en Birmanie contemporaine » (titre provisoire)
Auteur / Autrice : | Chloé Baills |
Direction : | Philippe Portier, Bénédicte Brac de la perriere |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe sociétés, religions, laïcités |
établissement opérateur d'inscription : EPHE PARIS |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Après un demi-siècle de dictature militaire (1962-2011), la Birmanie connait une transition politique sans précédent. Cette période qui débute en 2011 est cependant marquée par le retour d'un ultranationalisme bouddhique particulièrement violent à l'encontre des minorités religieuses, notamment musulmanes. Certains discours politiques se nourrissent en effet d'une 'cosmogonie bouddhique' mobilisée dans le but de pouvoir justifier l'ostracisation des minorités religieuses et renégocier le concept d'identité de façon exclusive. En 2016, ce discours bouddhique atteint son paroxysme lors de la « crise des Rohingyas » : des groupes ultranationalistes bouddhiques dirigés par des moines dont le célèbre moine Wirathu revendiquent l'usage de la violence contre les musulmans de l'Etat d'Arakan et se mettent à les persécuter au nom de la préservation du bouddhisme. Ce travail s'intéresse à la mobilisation des concepts bouddhiques dans la pensée politique moderne en Birmanie. Il propose ainsi de remonter aux origines et à la nature du discours national-bouddhique pour apporter un éclairage nouveau à la période tout à fait actuelle. A travers une étude de la cosmogonie bouddhique' mobilisée par les élites politiques birmanes dans leurs discours, il s'agit notamment de rendre compte du système de pensée moral qui préexiste à la construction de l'Etat birman, d'observer comment cet imaginaire est mobilisé dès la colonisation britannique pour penser l'appartenance collective, et de voir enfin comment il a par la suite été réinvesti et transformé sous diverses formes jusqu'à nos jours.