Thèse soutenue

Régularisation automatique des simulations par éléments finis de la plasticité en grandes déformations

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Auteur / Autrice : Mohamed Abatour
Direction : Samuel Forest
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique
Date : Soutenance le 16/11/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Ingénierie des Systèmes, Matériaux, Mécanique, Énergétique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Matériaux
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Carl Labergère
Examinateurs / Examinatrices : Samuel Forest, Leong Hien Poh, Stephan Wulfinghoff, Julia Mergheim, Mohamed Jebahi, Kais Ammar, Nikolay Osipov
Rapporteurs / Rapporteuses : Leong Hien Poh, Stephan Wulfinghoff

Résumé

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La simulation numérique par éléments finis des phénomènes de localisation de la déformation plastique s’accompagne en général d'une forte dépendance au maillage ainsi qu'aux algorithmes utilisés. Cette difficulté est liée au caractère mal posé du problème aux limites dans le cas d’un fort adoucissement à cause de la perte d’ellipticité des équations différentielles en jeu. L’enjeu principal de cette thèse est de proposer et d'implémenter une méthode systématique permettant de régulariser ce genre de simulations, en s’appuyant sur des théories à gradient. Cela nécessite une formulation cohérente et robuste intégrant l’élastoplasticité en transformations finies. La plupart des codes industriels et de recherche existants s’appuient sur des formulations hypoélastiques définies à l’aide des dérivées objectives. Ces lois, ne garantissant pas l’existence d’un potentiel d’élasticité, engendrent des artefacts vu leur caractère non-conservatif. La description de l’anisotropie, à l’aide de ces formulations, reste limitée vu que les axes d’anisotropie tournent avec le repère corotationnel en l’absence de la notion du taux de rotation des directeurs de la matière dû à la plasticité.Nous proposons une méthode d’extension systématique des lois de comportement établies dans le cadre des petites déformations aux transformations finies. L’approche préconisée se base sur la décomposition multiplicative du gradient de la transformation et sur les principes de la thermodynamique des milieux continus. Les informations requises pour l’extension des lois formulées en petites déformations au cas général sont le choix d’un potentiel hyperélastique, un potentiel de dissipation viscoplastique, les types d’écrouissage et dans le cas anisotrope, l’évolution du taux de rotation des directeurs. Une comparaison systématique entre la formulation proposée et les modèles hypoelastiques a été menée dans le cas de plusieurs applications telles que la simulation del'emboutissage et le fluage d'une aube de turbine.La régularisation des modèles élastoplastiques en grandes déformations s’appuient sur la théorie des milieux micromorphes. Cette théorie se base sur l’introduction de longueurs caractéristiques associées à la dimension physique caractéristique des zones de localisation (taille de grain, espacement entre cavités, etc.). En effet, elle consiste à introduire des degrés de liberté supplémentaires indépendants associés à des variables internes du modèle classique. Cette approche peut être appliquée aux effets d’échelle dans le cas de la plasticité durcissante et à la localisation des déformations en plasticité adoucissante. Cela nécessite le choix des variables de plasticité, de nature scalaire ou tensorielle. Le choix de la nature du gradient (Eulérien, Lagrangien ou transporté sur la configuration intermédiaire) est étudié en grandes déformations. Le fait de considérer une formulation par rapport à la configuration intermédiaire introduit un terme d’écrouissage cinématique supplémentaire. L’approche micromorphe de la plasticité à gradient est comparée également à une approche de pénalité qui permet à travers des multiplicateurs de Lagrange d’imposer l’égalité (au sens faible) entre la variable locale et la variable micromorphe associée. Cette approche a été appliquée pour la simulation d'un composite à matrice polymère. Une longueur interne a été identifiée à travers les résultats expérimentaux issus d'un essai de compression transverse d'un composite unidirectionnel.