Thèse en cours

Plastiques, déchets et travail à La Réunion. Pour une écologie politique des métabolismes socio-environnementaux en post-colonie

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 14/03/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Mélissa Manglou
Direction : Karine BennaflaNathalie Ortar
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géographie-Aménagement
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2019
Soutenance le 14/03/2024
Etablissement(s) : Lyon 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)

Résumé

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Cette thèse propose une étude matérialiste et post-coloniale des plastiques et de leurs déchets à La Réunion, territoire post-colonial français particulier. En partant d’une perspective d’écologie politique, elle déploie une analyse qualitative des circulations matérielles qui irriguent l’île. Nous parlerons de métabolismes socio-environnementaux, pour aborder comment le gouvernement des circulations organise de manière systémique la transformation des socio-écosystèmes. La proposition théorique de cette thèse, formulée à partir d’intuitions issues du terrain et de lectures, est qu’il y a un intérêt épistémique et politique à étudier les plastiques et leurs déchets en tant qu’ils sont produits par un travail, et en tant qu’ils sont permis par une certaine division internationale du travail. La première partie s’intéresse aux conditions de production des connaissances dans le contexte politique du Plantationocène. Elle inscrit notre étude dans le sillon des chercheur-euses qui se sont intéressé-es aux changements globaux à l’aune du legs de la colonisation moderne et des questions de justice sociale que pose l’économie mondialisée. La seconde partie s’attelle à décrire le processus de formulation du « problème déchet » par la sphère gestionnaire : dans cette ancienne colonie devenue département français, comment les déchets ont-ils été « mis en gestion » ? Quels sont les enjeux socio-politiques derrière le gouvernement des circulations ? La dernière partie propose des pistes d’exploration des points de contact entre travail, déchet et écologie en dehors de la sphère gestionnaire. Elle s’intéresse au travail en tant qu'il transforme et organise corps, environnements et structures sociales, à l'échelle internationale (par la division internationale du travail, par le positionnement géopolitique des territoires qui se joue dans ce partage inégal du travail), à l'échelle territoriale (par la « mise en valeur » et la structuration du territoire que permettent le travail des habitant-es et le travail externalisé en dehors du territoire) et à l'échelle sociale (par l'importance de l'emploi dans les manières de « faire société » en post-colonie). Il s’agira enfin d’ouvrir la réflexion sur d'autres manières de concevoir l'écologie en lien avec les questions de propriété et plus largement d'accès à la terre et aux ressources, en lien avec la capacité à se nourrir ou à déléguer le travail de subsistance aux pays des Suds, en lien enfin avec le pouvoir qu'exercent les cultures dominantes quant aux façons d'habiter et de travailler la terre.