STRATIFICATION DES TROUBLES PSYCHIATRIQUES MAJEURS PAR DES MARQUEURS INFLAMMATOIRES

STRATIFICATION OF MAJOR PSYCHIATRIC DISORDERS BY INFLAMMATORY MARKERS

• Auteur / Autrice : Marianne Foiselle
• Direction : Marion Leboyer, Lucile Capuron
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Neuroscience
• Date : Inscription en doctorat le ; Soutenance le 10/11/2023
• Etablissement(s) : Paris 12
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Eq LEBOYER - NeuroPsychiatrie Translationnelle
• Jury : Président / Présidente : Hemmo Drexhage
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marion Leboyer, Femke Lamers, Bruno Etain, Ophélia Godin, Lucile Capuron
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Femke Lamers, Bruno Etain

Mots clés

Mots clés libres

Trouble de l'humeur

Dépression

Inflammation

Psychose

Stress

Retrovirus

Mood disorders

Depression

Inflammation

Psychosis

Stress

Retrovirus

Résumé

Les troubles bipolaires et la schizophrénie sont des troubles psychiatriques fréquents et qui partagent des caractéristiques cliniques communes. Ces troubles constituent la première cause d'invalidité chez les personnes en âge de travailler en Europe et représentent donc un enjeu économique et de santé publique majeur. Bien que de nombreux patients atteints de troubles de l'humeur et de troubles psychotiques aient accès à des traitements efficaces dans les pays de l'UE, leur pronostic global est loin d'être optimal et satisfaisant. Cette situation s’explique notamment par le fait que les diagnostics cliniques n'intègrent pas les données des neurosciences ou de la biologie qui permettraient de mieux prédire la réponse au traitement ou de prévenir les rechutes ; en effet, aucun biomarqueur validé n'aide à démêler ces troubles hétérogènes en entités homogènes et les traitements ne sont pas fondés sur des mécanismes et les mesures des résultats ne sont pas basées sur des mesures objectives de l'amélioration de l'objectif. L’avancée en médecine de précision basée sur l'identification de biomarqueurs ciblés pour stratifier les patients en sous-formes homogènes est essentielle et permettrait de proposer des stratégies thérapeutiques ciblées. Etant associé aux troubles psychiatriques sévères et pouvant impacter le système nerveux central, le système immunitaire et ses marqueurs pourraient constituer des biomarqueurs solides pour la médecine de précision en psychiatrie. Ainsi, la définition de nouvelles catégories de patients sur la base d'une interaction renforcée entre l'immunologie et la clinique est une voie prometteuse pour la psychiatrie de précision. Ma thèse s'inscrit dans ce contexte, en essayant de stratifier les troubles bipolaires et les troubles psychotiques en sous-groupes homogènes de patients sur la base de dimensions cliniques et/ou de biomarqueurs. Les différentes hypothèses de stratification que nous avons testées au cours de mon doctorat portaient sur l’activation des rétrovirus humains endogènes, la maltraitance infantile et le syndrome métabolique. Afin de tester les principes de la psychiatrie de précision, nous avons aussi réalisé un essai clinique testant l'efficacité d'un traitement immunomodulateur pour traiter la dépression bipolaire. Nous avons constaté que les trois marqueurs étudiés peuvent aider à différencier des sous-groupes homogènes de patients et que le traitement immunomodulateur montrait de résultats prometteurs pour la dépression bipolaire. Nos résultats suggèrent que la médecine de précision en psychiatrie est donc possible avec l'utilisation de marqueurs immunitaires.

Bipolar disorders and schizophrenia are frequent psychiatric disorders sharing common clinical features in the domains of emotion, behaviour and cognition. They constitute the leading cause of disability among people of working age in Europe and thus represent a major economic and public health issue. Although many patients with mood and psychotic disorders have access to effective treatments in EU countries, their overall prognosis is far from optimal and satisfactory. The following difficulties can explain this situation: clinical based-diagnosis do not integrate data from neuroscience or biology which would enable to better predict treatment response or to prevent relapses; no validated biomarkers help disentangling these heterogeneous disorders into homogeneous entities; treatments are not mechanisms-based and outcome measures are not based on objective measures of target improvement. There is thus an urgent need for precision-based medicine based on identification of targeted biomarkers to stratify patients into homogeneous subgroups, explained by precise mechanisms and treated with targeted strategies. Because of its well-documented association with psychiatric disorders and its impact on the central nervous system, the immune system and its markers constitute solid biomarkers for precision medicine in psychiatry. Thus, defining new categories of patients on the basis of a reinforced interaction between immunology and the clinic is a promising avenue for precision psychiatry. My thesis is part of this context, trying to stratify bipolar disorders and schizophrenia into homogeneous subgroups of patients on the basis of clinical dimensions and/or biomarkers. The different stratification hypotheses that we have tested during my PhD focused on the following topics: activation of endogenous human retroviruses, history of childhood maltreatment, and metabolic syndrome. In order to test the principles of precision psychiatry, we performed a clinical trial testing the efficacy of an immunomodulatory molecule to treat patients with bipolar depression. We have found that the three markers studied can help differentiating homogeneous patient subgroups and that immunomodulator treatment showed promising results for bipolar depression. Taken together, our results suggest that precision medicine in psychiatry is thus possible with the use of immune markers.