Habiter la montagne en Corée du Sud : le cas du Mont Gyeryong
Auteur / Autrice : | Youna Son |
Direction : | Valérie Gelézeau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 09/12/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Debarbieux |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Debarbieux, Xavier Bernier, Yannick Bruneton, Françoise Ged, Emmanuelle Peyvel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Bernier, Yannick Bruneton |
Mots clés
Résumé
La montagne, omniprésente dans le paysage coréen, tient-elle encore une place dans cette société hyper-urbaine ? Cette thèse questionne ce que signifie habiter la montagne en Corée du Sud aujourd’hui, en s’appuyant sur une enquête de terrain menée entre 2019 et 2021 au Mont Gyeryong, une montagne située dans la province du Chungcheong du Sud au carrefour de trois villes : Daejeon, Gongju et Gyeryong.Fondée sur les méthodes de la géographie culturelle, cette thèse adopte une approche qualitative et ethno-géographique pour observer les modes d’habiter, c’est-à-dire les pratiques, usages, construction de liens sociaux, liens économiques, identitaires et affectifs des individus et des groupes à la montagne. Le Mont Gyeryong est une montagne urbaine modifiée par l’extension des agglomérations voisines et par le développement du tourisme. Ses transformations sont d’ordre morphologiques, mais aussi fonctionnelles. L’habiter tel que décrit dans cette thèse articule une pluralité d’acteurs engagés à différentes échelles pour son aménagement et sa mise en valeur : le parc national, qui tient un rôle clé au Mont Gyeryong en tant qu’acteur étatique, deux associations de randonnée locales représentatives de la société civile à l’origine de la création de circuits de randonnée (Daejeondullesangiritgi et Gyeryongsandullegil), le village de potiers du Mont Gyeryong qui fait vivre l'art de la céramique cheolhwabuncheong, et l’Association d’étude sur Lee Sam-pyeong qui œuvre à la réhabilitation en Corée du potier Lee Sam-pyeong capturé pendant les invasions japonaises au XVIème siècle. Ainsi, la patrimonialisation du Mont Gyeryong dépend d’une politique nationale de conservation, de mise en tourisme des espaces de nature et d’éducation environnementale avec le parc national. Elle résulte de mobilisations associatives, et découle également d’une volonté entrepreneuriale de faire vivre les particularités culturelles céramistes du Mont Gyeryong. Ces dynamiques sont représentatives des modes d’habiter la montagne en Corée du Sud aujourd’hui : son investissement urbain, patrimonial et touristique est un phénomène ubiquiste.