Langue et littérature : Vernacularisation des fictions sino-vietnamiennes en contexte multilingue au Vietnam durant la période coloniale française
Auteur / Autrice : | Jie Li |
Direction : | Daniel Petit |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues et littératures |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologie et Philologie d'Orient et d'Occident |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure |
Résumé
Dans un travail récent, Ross King a proposé le terme suivant : zone cosmopolite sino-graphique (sinographic cosmopolis) en référence à la région traditionnelle de l'Asie orientale qui était réunie en raison du partage du chinois classique et des caractères chinois. Zev Handel a précisé la signification de ce terme : il s'agit d'une sphère culturelle transnationale qui se compose des régions telles que le Japon, la Corée (du Nord et du Sud) et le Vietnam ainsi que les régions qui font aujourd'hui partie de la Chine moderne, dans lesquelles les caractères chinois ont été un vecteur important de transmission de la culture : le chinois classique y a été la langue écrite standard, et les textes en chinois classique ont été fondamentaux pour transmettre des informations gouvernementales, pédagogiques, idéologiques et littéraires. La zone cosmopolite sino-graphique a connu de profonds bouleversements au tournant du ⅩⅩe siècle dans un contexte international complexe. Notamment, le chinois classique en tant que langue écrite importante de ces régions a subi des changements à tous niveaux. En tant que représentant essentiel de la zone cosmopolite sino-graphique, le Vietnam, au tournant du ⅩⅩe siècle, s'est trouvé dans un contexte multilingue en raison de la colonisation française. Ce contexte complexe a amené des changements du chinois classique utilisé par les Vietnamiens qui est également connu sous le nom du « sino-vietnamien ». Chen Qinhao a qualifié ces changements de Vernacularisation. L'objectif principal de cette thèse est d'explorer le phénomène de la vernacularisation de la langue sino-vietnamienne à l'époque coloniale française, à partir d'un corpus de fictions sino-vietnamiennes, et d'analyser les raisons qui le sous-tendent. Cette thèse est structurée en six chapitres principaux. Le chapitre 1 propose une introduction générale au contexte linguistique du Vietnam, retraçant notamment l'évolution de ce contexte, avec une attention particulière portée à la période coloniale française. Le chapitre 2 présente en détail le corpus de l'étude ainsi que la méthodologie de recherche utilisée. Il explique comment les données ont été collectées, sélectionnées et analysées, en soulignant les critères de choix des textes et des sources. En plus, il mettre en évidence une approche contrastive de recherche utilisée dans cette étude. Le chapitre 3 se focalise sur le changement de la première personne, qui se produit dans le but de la désambiguïsation, principalement en interaction avec la littérature et la langue. Le chapitre 4 a pour objectif d'examiner en profondeur les changements des syntagmes nominaux sous l'influence du chinois vernaculaire et du vietnamien. Ce chapitre se compose principalement de trois parties. Les deux premières parties analysent respectivement deux phénomènes de vernacularisation pendant la période coloniale : le changement d'occurrences de la particule de (的) et les changements des expressions de quantification, ainsi que les raisons sous-jacentes à ces changements. La troisième partie se consacre à examiner les rôles distincts que jouent le chinois vernaculaire et le vietnamien dans ces changements linguistiques. Dans le chapitre 5, nous examinerons les mots d'emprunt du sino-vietnamien provenant du chinois vernaculaire et du français, en mettant en évidence les différences entre ces deux types d'emprunts. À partir des analyses des chapitres précédents concernant les phénomènes de vernacularisation du sino-vietnamien durant la période coloniale française au Vietnam, nous analyserons dans le dernier chapitre, d'un point de vue sociolinguistique, les mécanismes de formation de cette vernacularisation en sino-vietnamien ainsi que ses caractéristiques générales.