Thèse en cours

Ecologie des populations selvatiques d’Anopheles gambiae, vecteur du paludisme

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 07/03/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Lemonde Bouafou
Direction : Diego AyalaChristophe Paupy
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Evolution des systèmes infectieux
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 07/03/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : MIVEGEC - Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle
Jury : Président / Présidente : Sylvie Manguin
Examinateurs / Examinatrices : Sara Moutailler, Christophe Antonio nkondjio, Claudio Lazzari, Diego Ayala, Christophe Paupy
Rapporteur / Rapporteuse : Sara Moutailler, Christophe Antonio nkondjio

Résumé

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Depuis sa découverte et l’établissement de son rôle en tant que vecteur de Plasmodium, parasites responsables du paludisme, les espèces sœurs An. gambiae et An. coluzzii ont posé un véritable défi à la société de façon générale et à la communauté scientifique en particulier. D’une part, de par leur implication fondamentale dans la charge palustre au niveau du continent africain, laquelle implication est principalement le résultat d’une anthropophilie très marquée. Et d’autre part, par sa capacité d’adaptation lui permettant non seulement d’échapper aux outils de lutte déployés, mais également de s’établir dans divers environnements. Malgré cette éco-plasticité, la présence d’An. gambiae et d’An. coluzzii a toujours été associée à celle de l’homme. Cette thèse a été suscitée par l’observation de ces vecteurs dans des milieux naturels en l’absence de l’homme, eux qui étaient jusque-là caractérisés comme exclusivement anthropophiles, associés à des habitats domestiques. L’objectif de ma thèse était de caractériser et de mieux comprendre les traits adaptatifs des populations sylvatiques d’An. gambiae et d’An. coluzzii au niveau du parc national de La Lopé, Gabon. Pour mener ces recherches, nous avons réalisé un travail intensif de terrain afin d’évaluer in situ le comportement trophique et la dynamique des populations de ces différentes espèces. De plus, nous avons utilisé des approches de biologie moléculaire afin d’étudier la diversité et la structure génétique des populations d’An. gambiae s.l, et d’évaluer les risques de transfert de Plasmodium. Nos résultats indiquent que les populations sauvages d’An. gambiae et d’An. coluzzii ont des patrons de préférences trophiques similaires à ceux observés chez les populations des ces deux espèces évoluant en milieu domestique dans le village de la Lopé. Cependant, en l’absence de l’homme en tant qu’hôte disponible dans le parc, ces anophèles en milieu sylvatique présentent une plasticité phénotypique leur permettant de se nourrir sur des hôtes animaux alternatifs. Par ailleurs, malgré la présence de signes d’une adaptation locale, nos résultats indiquent un important flux de gènes entre les populations domestiques et sylvatiques. Nous avons rapporté un effet de la saison sur la dynamique des populations de vecteurs avec des densités plus élevées en milieu sylvatique durant les saisons sèches, suggérant la possibilité d’une exploitation de cet habitat en tant que refuge. De plus, les espèces jumelles An. gambiae et An. coluzzii ont été retrouvées infectées en milieu sylvatique aussi bien par des Plasmodium humains que non-humains. Ces vecteurs pourraient jouer le rôle de pont permettant le transfert vers l’homme de Plasmodium animaux, mais aussi vers les animaux de Plasmodium humains. Ensemble, ces résultats suggèrent une expansion de la niche écologique d’An. gambiae et d’An. coluzzii en milieu sylvatique par une adaptation aux ressources et aux conditions locales. Ces résultats pourraient avoir des implications épidémiologiques dans des zones de configurations écologiques similaires. En outre, les résultats de ce travail ouvrent de nouvelles perspectives de recherche sur la dynamique écologique et évolutive des vecteurs majeurs du paludisme An. gambiae et An. coluzzii.