Investir et s’investir pour ses enfants. Une sociologie ethnographique et statistique des budgets et emplois du temps parentaux.
Auteur / Autrice : | Angele Jannot |
Direction : | Cedric Lomba, Ariane Pailhe |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie, demographie |
Date : | Inscription en doctorat le 05/09/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | 401 "Sciences sociales" |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris - CSU |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ma thèse propose d’étudier dès l’enfance, l’investissement parental visant à accumuler du capital économique pour le transmettre directement ou pour le convertir en capital culturel à transmettre. Il s’agit de raisonner en termes de « stratégies de reproduction » (Bourdieu, 1998) analysées en particulier à partir de la mobilisation du capital économique qui recoupe à la fois les investissements économiques quotidiens dans l’éducation des enfants et les placements financiers et immobiliers visant à être transmis à un enfant. La socialisation économique qui transmet des dispositions à l’accumulation de capital économique ou à la consommation de biens distinctifs fait également partie intégrante de l’analyse en tant qu’elle est constitutive de la transmission des capitaux économique et culturel. L’étude de toutes ces formes de mobilisation et de transmission du capital économique prend en compte la structure des capitaux économique et culturel des parents et la place des enfants dans la fratrie en articulant genre et rang de naissance. Ces stratégies de reproduction s’inscrivent dans des arrangements économiques parentaux, c’est-à-dire dans l’organisation de la circulation, du contrôle et de l’évaluation de l’argent entre parents (Bessière et Gollac, 2019), que l’on se propose également d’analyser. En effet, la production domestique issue du travail domestique et des ressources monétaires perçues sur le marché du travail rémunéré est étroitement liée à la présence d’enfant et peut faire l’objet d’appropriation (Delphy, 1992). Cette appropriation peut passer par la consommation de biens et services à titre individuel ou par l’appropriation d’une partie du patrimoine accumulé par la famille. Pour contribuer à ces réflexions, je propose d’articuler des matériaux ethnographiques aux traitements statistiques de trois grandes enquêtes représentatives au niveau national : « Budget de Famille », « Emploi du temps » et « Patrimoine ». Ces enquêtes permettent de retracer le chemin qu’empruntent les flux d’argent pour aboutir à un patrimoine mais les mécanismes sociaux à l’œuvre dans la transformation des ressources en patrimoine semblent à priori plus difficilement saisissables statistiquement. L’ethnographie, qui permet de se situer au niveau intrafamilial et de recueillir des trajectoires est davantage adaptée à la mise au jour de ces mécanismes sociaux et clarifie le sens que donnent les individus aux répartitions des ressources et du patrimoine dans la famille.