Thèse soutenue

Direction du regard & Comportement : Prodromes comportementaux à l'apparition de symptômes psychotiques chez les enfants : exemple de la délétion 22q11.2
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Auteur / Autrice : Marie-Noëlle Babinet
Direction : George Andrew MichaelCaroline Demily
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neuropsychologie
Date : Soutenance le 17/11/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs (Lyon)
Laboratoire : Laboratoire d'étude des mécanismes cognitifs
Jury : Président / Présidente : Frank Larøi
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Fourneret
Rapporteurs / Rapporteuses : Pauline Chaste, Nicolas Burra

Résumé

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A l’ère où des liens de plus en plus étroits se créent entre neuropsychologie et psychiatrie, un focus sur la relation entre la perception du regard, la cognition sociale et les comportements prodromiques liés à l’émergence de symptômes psychotiques chez les enfants semble important. Les symptômes psychotiques, tels que les hallucinations et les idées délirantes, sont souvent précédés par des changements subtils dans le comportement, connus sous le nom de prodromes. La délétion 22q11.2 (22q11.2DS) est une anomalie génétique associée à un risque accru de développer des troubles psychotiques, ce qui en fait un modèle neurodéveloppemental. Les chercheurs ont constaté que les enfants porteurs de cette délétion présentent fréquemment des signes précurseurs de troubles psychotiques. Par ailleurs, des travaux de recherche ont montré que les enfants avec cette délétion ont tendance à présenter des schémas de direction du regard atypiques, tels qu’une préférence pour fixer des stimuli sociaux et non sociaux de manière différente par rapport aux enfants neurotypiques. Ces schémas peuvent inclure des périodes de regard prolongé sur des objets ou des personnes spécifiques, ainsi que des difficultés à détourner leur regard des stimuli pertinents. Ces observations suggèrent que les anomalies dans la direction du regard associées à des comportements atypiques pourraient servir de marqueurs préliminaires chez les enfants à risque de développer des symptômes psychotiques tels que dans le 22q11.2DS. Nous avons ainsi mené plusieurs études expérimentales dans le but de répondre à certaines questions. L’ensemble de nos résultats suggèrent l’importance d’évaluer très précocement le comportement des enfants à l’aide de signaux tels que la méfiance, la désorganisation et les hallucinations. De plus, nous avons noté que le traitement inhabituel des regards est principalement lié aux émotions et aux processus attentionnels et exécutifs. En effet, les capacités inhibitrices se sont avérées cruciales pour détecter les émotions par le regard. En outre, nous avons étudié la perception émotionnelle plus générale, incluant le contexte social et la prosodie, pour comprendre l’impact des symptômes psychotiques sur ces aspects. Nos résultats ont révélé des difficultés globales dans la perception émotionnelle chez les enfants à haut risque de psychose (22q11.2DS), indépendamment de leurs symptômes actuels. Enfin, ce travail de thèse a également souligné l’importance de se concentrer, dans de futures études, sur les distorsions de reconnaissance (du regard et des émotions) plutôt que sur les déficits.