Thèse en cours

Les réorganisations des plaques tectoniques, de l'observation sur la faille transformante d'Owen à la modélisation globale

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 09/12/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Alexandre Janin
Direction : Nicolas Coltice
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'environnement
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre et de l'environnement et physique de l'univers
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : École normale supérieure (Paris ; 1985-....). Laboratoire de géologie
Equipe de recherche : Géodynamique & Structures
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Javier Escartin
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Coltice, Laëtitia Le pourhiet, Daniel Sauter, Nicolas Chamot-rooke, Fanny Garel, Corné Kreemer, Cécile Prigent
Rapporteurs / Rapporteuses : Laëtitia Le pourhiet, Daniel Sauter

Résumé

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A la surface de la Terre les plaques tectoniques sont en mouvement les unes par rapport aux autres et se déforment à leur frontière. Ce lent mouvement des plaques, de l’ordre d’une dizaine de centimètre par ans, est à l’origine de la majeure partie de l’énergie radiée par les séismes. Le déplacement de deux plaques voisines peut être stable sur plusieurs dizaines de millions et brusquement changer. Lors de ces changements cinématiques, les frontières des plaques s’ajustent aux nouveaux mouvements. La cartographie du fond marin mais surtout l’analyse des anomalies magnétiques portées par les roches de la lithosphère océanique mettent en lumière ces réorganisations des plaques et de leur frontières. Cette thèse propose d’étudier les réorganisations du mouvement des plaques via deux approches complémentaires et à deux échelles différentes : l’analyse détaillée d’une frontière de plaque active observée sous l’angle de la géophysique marine et la modélisation globale où la dynamique du manteau et de la lithosphère peut être étudiée sur plusieurs centaines de millions d’année d’évolution. J’introduis tout d’abord les concepts clés liés au sujet de cette thèse et présente une synthèse générale sur les réorganisations du système d’accrétion et des failles transformantes (FT) océaniques. Ensuite, je m’intéresse plus particulièrement à la FT océanique d’Owen formant avec la ride médio-océanique de Carlsberg la frontière entre les plaques indienne et somalienne. Le traitement de nouvelles données de bathymétrie multi-faisceaux et de sismique réflexion allié à un travail de stratigraphie sismique me permet de révéler les différents régimes tectoniques de cette frontière de plaque sur les derniers 8.6 millions d’années (Ma). Je constate qu’un changement cinématique ayant eu lieu il y a 2.4 à 1.5 Ma est à l’origine de la transpression affectant l’ensemble de la FT d’Owen et responsable de la formation d’une ride médiane. Ce changement abrupt de mouvement de plaques vient mettre fin à une période antérieure de relative quiescence tectonique. L’analyse de la géométrie des dépôts sédimentaires les plus superficiels ainsi que l’étude de la sismicité régionale montrent que la transpression le long de la FT d’Owen est toujours active. Ces résultats me permettent de proposer un modèle d’évolution de cette frontière depuis sa formation, contemporaine de l’ouverture du Golfe d’Aden vers 20 Ma, jusqu’à l’actuel. Je discute la singularité de la vallée transformante d’Owen liée notamment à son état thermique et son important remplissage sédimentaire porté par l’Indus. Par la suite, je change d’échelle et après avoir présenté comment la modélisation globale du manteau permet d’étudier la tectonique des plaques, je présente une nouvelle méthode de détection et de suivi automatique des plaques émergeant à la surface ces modèles. Cette méthode de segmentation est basée sur une analyse topologique de la vitesse de surface couplée à un diagnostic cinématique. J’utilise cette méthode pour analyser le déplacement des plaques à la surface d’un modèle numérique de manteau sur plus de 260 Ma. Je montre que la cinématique des plaques ainsi modélisée oscille comme sur Terre entre des périodes de stabilité et des évènements abrupts de réorganisation. La dynamique des zones de subduction joue un rôle essentiel dans les changements cinématiques des plaques et peut conduire à un changement des mouvements de plaques à l’échelle globale. La méthode de détection et suivi des plaques développée dans cette thèse me permet d’étudier la durée d’existence des plaques tectoniques. Je montre que la distribution de durée de vie des plaques terrestres peut être modélisée avec un modèle global de manteau et suit une distribution fractale. Je constate que plus une plaque tectonique vieillie plus elle devient apte à vieillir d’avantage. La modélisation globale me permet de d’investiguer quantitativement les paramètres agissant sur cette distribution.