Physique des cellules solaires fonctionnant sous stress thermique
Auteur / Autrice : | Paul Oublon |
Direction : | Rodolphe Vaillon, Yvan Cuminal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Électronique |
Date : | Soutenance le 19/04/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'électronique et des systèmes (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Guilhem Almuneau |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Chemisana Villegas | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Kaminski-Cachopo, Denis Mencaraglia |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les travaux présentés dans ce manuscrit de thèse portent sur l’étude du comportement des cellules photovoltaïques (PV) soumises à un stress thermique. Usuellement, les performances des cellules photovoltaïques sont mesurées dans les conditions standards de test (CST) définies telles que : la température de la cellule est fixée à 25 °C, l’irradiance est fixée à 1000 W/m2, et le spectre solaire correspond à une masse d’air AM 1,5. Toutefois, ces valeurs de la température et de l'illumination ne sont pas représentatives de celles rencontrées en conditions réelles de fonctionnement. Par exemple, les missions spatiales proches du soleil et l’hybridation de la conversion photovoltaïque avec la conversion solaire-thermique (PVT) ou thermoélectrique (PVTEG) conduisent à des températures de fonctionnement pouvant dépasser 100 °C. Or le rendement de conversion photovoltaïque décroît avec l’augmentation de la température. Par ailleurs, on constate qu’une cellule qui présente les meilleures performances à 25 °C ne fonctionne pas nécessairement de manière optimale à une température bien plus élevée (>100 °C). Cette thèse propose une analyse détaillée de la physique qui gouverne le comportement de cellules conventionnelles à base d’arséniure de gallium (GaAs) sous stress thermique (de 150 à 200 °C), correspondant à des températures de fonctionnement envisagées pour des systèmes d’hybridation de la conversion PV avec les conversions solaire-thermique et thermoélectrique. La première partie de la thèse est dédiée à une présentation de l’état de l’art des cellules solaires qui ont été testées à haute température. La seconde partie est consacrée à la conception d’un véhicule de test dont le rendement de conversion est optimisé à 25 °C. Dans cette partie toutes les étapes de fabrication de la cellule, les méthodes de caractérisation de ses performances (réponse spectrale et caractéristique courant-tension) et de mesures spécifiques (de résistances électriques liées à la présence de contacts métalliques, utilisant l’effet Hall, ellipsométriques, et de photoluminescence) sont présentées. La troisième partie de ce manuscrit est dédiée à la présentation des résultats de ces caractérisations pour des températures allant de 150 à 200 °C. Elle fournit une analyse des propriétés optiques (indice complexe de réfraction) et électriques (résistance spécifique de contact, mobilité, durée de vie) déduites des mesures spécifiques et qui seront utiles à la compréhension des causes de la dégradation des performances de la cellule à haute température. La dernière partie de la thèse est consacrée à l’analyse de la physique qui gouverne le comportement de la cellule testée de 150 à 200 °C. Dans cette partie, il est relevé qu’à plus haute température, les performances des cellules photovoltaïques s’écartent de la limite théorique (de Shockley-Queisser) du rendement de conversion PV. Ensuite, il est notamment établi un bilan et une analyse détaillée de l’évolution des pertes de conversion, sous forme d’une représentation graphique originale. De plus, on observe que le comportement optique de la cellule ne se dégrade pas à haute température et que l’impact des résistances séries ne nécessite pas de travail particulier d’optimisation de la grille de contact. L’analyse du comportement de la cellule révèle alors que l’augmentation de l’écart à la limite de Shockley-Queisser lorsque la température croît, est due aux recombinaisons non radiatives à l’interface entre l’émetteur et la couche fenêtre. Ces résultats servent de point de départ pour développer des cellules solaires fonctionnant optimalement à haute température. Ces premiers résultats devraient permettre par la suite de proposer des modifications de matériaux et de structure de cellule afin de diminuer les pertes de rendement photovoltaïque à haute température.