Thèse soutenue

Criblage Combinatoire de Médicament en Microfluidique de Gouttes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Reza Kowsari Esfahan
Direction : Philippe Nghe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie Physique
Date : Soutenance le 05/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Chimie physique et chimie analytique de Paris Centre (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Chimie, Biologie, Innovation (Paris)
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Jury : Président / Présidente : Valérie Taly
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Nghe, Pierre Joseph, Piotr Garstecki, Stéphanie Descroix
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Joseph, Piotr Garstecki

Résumé

FR  |  
EN

Les puces microfluidiques sont de petites plateformes permettant de manipuler des fluides dans des canaux dont les dimensions sont à l'échelle submillimétrique. Ces dispositifs ont facilité la découverte de médicaments en augmentant le débit, le contrôle spatial de la diffusion des facteurs de signal, l'automatisation et la réduction du coût des expériences. La combinaison de médicaments est une stratégie alternative et prometteuse pour accélérer la découverte de médicaments, soit en combinant deux médicaments déjà approuvés, soit en combinant un candidat médicament avec un médicament approuvé. Le concept de combinaison d'antibiotiques s'aligne sur les preuves croissantes que les antibiotiques efficaces semblent interagir avec plus d'une cible. En général, la synergie n'est pas évidente à prévoir car elle résulte d'interactions complexes dans les voies cellulaires. L'exploration systématique de l'espace combinatoire pourrait être prolifique car des combinaisons synergiques non évidentes pourraient être identifiées.Dans cette thèse, nous avons proposé une nouvelle méthode basée sur des systèmes microfluidiques en réseau et des chambres d'hydrogel pour augmenter le débit des essais basés sur la diffusion tout en évitant un flux de travail complexe. Dans cette approche, les cellules restent dans la même position, et les réactifs sont amenés jusqu'à elles. Ainsi, chaque point reçoit un traitement connu, ce qui élimine la nécessité d'un marquage fluorescent ou d'un code-barres ADN. Deux gradients de concentration de petites molécules se chevauchant se forment dans chaque chambre cellulaire. Ainsi, contrairement aux plaques de microtitration où chaque puits contient une seule dose ou une seule combinaison de doses, notre puce microfluidique génère des combinaisons de doses multiples par chambre sans augmenter le travail de mélange des médicaments à diverses concentrations.J'ai commencé par décrire la conception de notre dispositif microfluidique qui distribue les composés médicamenteux dans les chambres, les dilue dans un hydrogel chargé de cellules et les mélange avec un autre composé. Pour fabriquer un tel dispositif, la principale difficulté est de fabriquer des membranes PDMS avec des trous traversants pour connecter une couche du dispositif microfluidique à la couche suivante. J'ai mis au point deux méthodes pour fabriquer des membranes en PDMS avec des micro-caractéristiques et des trous traversants accessibles.Pour montrer les performances de notre appareil, j'ai d'abord testé deux paires d'antibiotiques qui interagissent fortement : la combinaison sulfamonométhoxine × triméthoprime qui produit une interaction synergique et la combinaison FOS × nitrofurantoïne qui produit une interaction antagoniste. Nous avons calculé la surface des zones d'inhibition pour mesurer l'efficacité du traitement antibiotique. Nous avons ensuite testé la répétabilité des résultats en traitant toutes les chambres cellulaires avec la même paire d'antibiotiques à des concentrations identiques. Le coefficient de variabilité de l'aire des zones d'inhibition dans l'expérience de répétabilité était de 5,7 % pour le traitement avec une solution de 6,4 µg/ml de fosfomycine et de 7,6 % pour le traitement avec une solution de 20,48 µg/ml de nitrofurantoïne.En fin, j'ai expliqué l'itération à haut débit pour l'analyse de combinaisons de 12 antibiotiques. Nous avons démontré les interactions synergiques entre sulfamonométhoxine et triméthoprime et les interactions additives entre nitrofurantoïne et ampicilline. De plus, nous avons analysé statistiquement la répétabilité des traitements par médicament unique en calculant le coefficient de variation pour la taille des zones d'inhibition dans les hydrogels. Dans presque tous les cas, le coefficient de variation était inférieur à 10%, ce qui indique une bonne uniformité des résultats.J'ai consacré le dernier chapitre à discuter de cinq directions que nous pouvons poursuivre dans la suite de cette thèse.