Thèse en cours

Incidence de la valence des IgG4 sur leur pathogénicité dans la nodopathie autoimmune

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 01/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Guillaume Taieb
Direction : Jérôme DevauxThierry Vincent
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IGF - Institut de Génomique Fonctionnelle
Equipe de recherche : Calcium channel dynamics and nociception
Jury : Président / Présidente : Cédric Raoul 
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Devaux, Laurence Goutebroze, Jean-Philippe Camdessanche, Jérôme Honnorat, Emilien  Delmont, Thierry Vincent
Rapporteur / Rapporteuse : Laurence Goutebroze, Jean-Philippe Camdessanche

Mots clés

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Résumé

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Depuis 2021, les neuropathies auto-immunes associées aux anticorps dirigés contre les protéines nodales et paranodales ont été regroupées sous le terme de nodopathies auto-immunes (NAI). L’installation aigüe, l’atteinte nodoparanodale sur la biopsie, la résistance aux immunoglobulines intraveineuses, et la bonne réponse au rituximab, ont conduits les experts des sociétés savantes de neurologie à exclure les NAI des polyradiculonévrite chroniques. Actuellement, 5 autoanticorps associés aux NAI ont été identifiés : les anti-Neurofascin-155 (NF155), les anti-Contactin-1 (CNTN1), les anti-Contactin-associated-protien-1 (CASPR1), les anti- panNeurofascin, et les anti-Leucin-rich-glioma-inactivated-4. La détection de ces anticorps, le plus souvent de sous classe IgG4, permet de faire le diagnostic de NAI. La pathogénicité in vitro et in vivo a été démontrée pour les IgG4 anti-NF155 et anti-CNTN1, par l’équipe de Jérôme Devaux. Ces anticorps agissent sur le complexe ternaire, constitué de la NF155 gliale qui se lie en trans avec les protéines axonales CNTN1/CASPR1. Cette interaction, à l’origine des jonctions de type septé, permet aux boucles paranodales d’isoler la région nodale riche en canaux sodiques, de la région paranodale riche en canaux potassiques et d’améliorer la propagation de l’influx nerveux. Les IgG4 anti-NF155 et anti-CNTN1 entrainent un détachement des boucles paranodales, et une perte de la régénération du potentiel d’action. Cependant leurs mécanismes d’action sont différents. Alors que l’IgG4 anti-CNTN1 pénètre le paranœud et bloque directement l’interaction NF155-CNTN1, l’IgG4 anti-NF155 entraine la réticulation de la NF155 à la surface de la cellule de Schwann, puis sa déplétion, finissant par altérer les jonctions de type septé. Notre équipe a étudié si les propriétés intrinsèques de l’IgG4 pouvaient influer sur leur pathogénicité. L’IgG4 est capable d’échanger avec une autre IgG4 ses fragments liant l’antigène (Fab) via un processus appelé le « Fab-arm exchange » (FAE). Si cet échange s’effectue entre des Fab reconnaissant des épitopes différents, l’IgG4 résultante deviendra bispécifique et fonctionnellement monovalente pour son antigène. Nos résultats indiquent que seules les IgG4 anti-NF155 monospécifiques et bivalentes sont pathogènes. En effet les patients qui présentant un fort pourcentage d’IgG4 monospécifiques peuvent réticuler la NF155. A l’inverse, après le FAE, les IgG4 bispécifiques ne peuvent plus réticuler la NF155, diminuant ainsi leur pathogénicité. Notre objectif a été ensuite d’étudier l’effet du FAE dans la pathogénicité des IgG4 anti-CNTN1. Sur 20 sérums de patients anti-CNTN1, le pourcentage médian d’IgG4 monospécifiques était de 5.2 +/- 7.8%. Le taux d’anticorps monospécifiques était corrélé aux titres des anti-CNTN1 mais pas à la sévérité clinique (ONLS médian à 9 +/- 3). Afin d’évaluer l’impact du FAE nous avons généré à partir des IgG4 anti-CNTN1 natifs des fragments Fab (monovalents). Nous avons vu que les IgG4 bivalents (natifs) comme les monovalents (Fab) inhibent l’interaction entre les cellules HEK exprimant la NF155 et les cellules HEK exprimant le complexe CASPR1/CNTN1. De la même marnière, les IgG4 bivalents ou monovalents pénètrent la région paranodale après leur injection dans le nerf sciatique de rat. Nos résultats montrent que la monovalence des IgG4 anti-CNTN1 n’altère ni leur fonction bloquante ni leur capacité à fixer et à pénétrer la région paranodale. Contrairement aux IgG4 anti-NF155, le FAE ne semble pas avoir d’impact sur la pathogénicité des IgG4 anti-CNTN1. Les IgG4 anti-CNTN1 ont donc une action bloquante directe de la liaison CNTN1-NF155 que le FAE n’atténue pas, et les IgG4 anti-NF155 ont une action indirecte par réticulation/déplétion de la NF155 que le FAE atténue.