Organiser le pouvoir ouvrier : le laboratoire opéraïste de la Vénétie entre discours et pratiques militantes (1960-1973)
Auteur / Autrice : | Marie Thirion |
Direction : | Alessandro Giacone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes italiennes |
Date : | Soutenance le 05/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire universitaire histoire cultures Italie Europe (Grenoble ; 2016-....) |
Jury : | Président / Présidente : Leonardo Casalino |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Mileschi, Monica Galfré, Andrea Sangiovanni | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuela Martini, Pierre Girard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre thèse se propose d’examiner les tentatives d’application des idées et les luttes de l’opéraïsme italien, ce courant de marxisme critique qui, à partir d’enquêtes menées dans les usines, a cherché à analyser les structures du capitalisme et les transformations industrielles du « miracle » économique de l’après-guerre. Face aux difficultés inhérentes à cet objet d’étude, nos recherches se focalisent sur l’une des îles de l’archipel opéraïste, la Vénétie, qui constitue l’un des principaux laboratoires de ce courant politique. Notre travail retrace ainsi les différentes expériences des militants opéraïstes vénètes qui, entre 1960 et 1973, ont tenté d’organiser le pouvoir ouvrier. Pour ce faire, nous avons privilégié comme clé de lecture celle de l’organisation, conçue comme structure que les militants se donnent et comme répertoire d’actions déployées pour mener à bien leur projet politique. Ce thème de l’organisation est central à la fois parce qu’il a constitué, à l’époque, une question essentielle et épineuse pour les militants et parce qu’il permet d’interroger les liens entre discours et pratique, de même que les formes de la mobilisation collective, leurs succès, leurs transformations et leurs limites. Basée sur l’analyse d’un corpus documentaire varié (revues, tracts, documents internes, archives syndicales et des forces de l’ordre), de même que sur les témoignages de certains protagonistes, cette étude permet non seulement d’offrir un éclairage nouveau sur l’histoire de l’opéraïsme à l’échelle nationale, mais également de dégager les spécificités des expériences militantes locales.