Thèse en cours

Histoire « globale » des machines-outils : gens, entreprises, marchés et Etats

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Auteur / Autrice : Alain Aubry
Direction : Alain Michel
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire des sciences et des techniques
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2019
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France). Equipe (Nanterre)
référent : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)

Résumé

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Les procédés industriels sont au cœur (de notre compréhension) des grandes transformations sociales et économiques du vingtième siècle. Depuis le XVIIème siècle, les bouleversements du monde de la production ont fasciné les observateurs des phases successives d’industrialisation. Elles ont profondément affecté les conditions de travail et de vie des hommes et les femmes qui y ont participé. Les travaux historiques de l’après-Seconde Guerre mondiale se sont limités à des études des grandes entreprises de fabrications de machines-outils ou des principaux pays dominants le marché. Ils se sont plus appuyés sur une « littérature industrielle » à caractère plus ou moins promotionnelle, que sur l’observation des activités concrètes de secteurs précis. Or les textes de promotion font rarement cas des pratiques routinières qui occupent l’essentiel du temps des travailleurs. Ils restent imprécis concernant les activités confidentielles du domaine (par exemple la Recherche et développement). Quelques installations spectaculaires cachent la forêt des équipements indispensables. Entre le neuf, l’occasion et l’entretien, le marché de la machine-outil est plus complexe qu’il n’y parait. Il opère sur des territoires à échelles variées qui ne sont pas strictement nationaux, ni limités aux frontières d’un secteur ou d’une entreprise. Car entre les fabricants et les clients s’opèrent un grand nombre d’usages ordinaires (entretiens, occasions, exportations, etc.) susceptibles d’apporter des améliorations, voire de susciter des innovations inattendues. Le « virage culturel » des années 1990 a déplacé l’attention de l’historiographie de l’économie et des techniques industrielles vers les questions de représentations, d’usages et de consommation domestique en bout de chaîne. Comme si en amont, la production elle-même, considérée comme démodée, ne posait plus de problème. Tout semble avoir été écrit sur ce phénomène dont il est souvent dit qu’il n’existerait plus dans nos sociétés « post-industrielles ». Or on n’a jamais produit autant d’objets qu’aujourd’hui. La concentration et la standardisation sont à leur comble dans des usines comme celle de Foxconn à Shenshen (Chine) qui est probablement la plus grande de tous les temps (Edgerton, 2013). Un retour sur cette histoire est nécessaire.