Ouvriers et ouvrières en grève dans les crises des années 1930
Auteur / Autrice : | Théo Bernard |
Direction : | Nicolas Hatzfeld, Xavier Vigna |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 16/12/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Sociales et Humanités |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France ; 1998-....) |
Référent : Université d'Évry Val d'Essonne | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Humanités-Sciences du patrimoine (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marion Fontaine |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Vigreux, Dominique Pinsolle, Laure Machu, Frank Georgi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Vigreux, Dominique Pinsolle |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Arrêter collectivement de travailler, notamment dans le cadre d'une relation salariale constitue une transgression. Ouvrières et ouvriers en grève n'arrêtent pas simplement de produire, ils arrêtent, dans une certaine mesure, d'obtempérer. L'idée de « bras croisés » originellement synonyme de grève exprime cette idée. Dans les années 1930, cette expression maintenue et précisée par celle de grève sur le tas indique le poids de l'action directe dans les cultures de grève.Cette définition des grèves comme des moments d'expression de refus individuels et collectifs définit une agency ouvrière qui ne se définit pas d'abord du point de vue de l'État ni ne s'ajuste spontanément à une conscience de crise. Au-delà de ces considérations générales, la séquence des années 1930 est constituée par des grèves en masse, des circulations de pratiques très larges, des dynamiques revendicatives d'ensemble et sans doute des cultures de grèves et des choix politiques collectifs. Entre un débrayage syndical et une révolution sociale demeurent des entre-deux grévistes qu'il s'agit de déployer.La thèse étudie d'abord les des pratiques ouvrières des premières années de crises, puis s'intéresse aux nouvelles formes des grèves du début des années 1930 et notamment à la pratique de l'occupation employée par des ouvriers occupés et des chômeurs. Après 1933, les rapports entre mobilisations ouvrières et rassemblement populaire sont directement analysés. Une nouvelle chronologie des grèves en masse de 1936 est proposée dans une réflexion examinant les formes de contrôle ouvrier qui s'exercent. Enfin la thèse se conclut par les dynamiques divergentes de l'après-1936 lorsque la marche à la guerre balaie les libertés ouvrières. Outre des dynamiques liées aux actions directes ouvrières, la thèse est consacrée aux pratiques dans lesquelles se nouent et se dissipent des aspirations communes.