Thèse en cours

Laïcité d'Empire. Socio-histoire de l'administration de l'islam en Algérie à la période coloniale (1905-1962)

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Auteur / Autrice : Raberh Achi
Direction : Johanna Siméant-Germanos
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la société
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2018
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Maurice Halbwachs (Paris)
EPSCP : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Mots clés

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Résumé

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À la croisée de l’histoire, de la sociologie, du droit et de la science politique, la thèse porte sur la laïcité en Algérie à la période coloniale, entre l’adoption de la loi de séparation des Églises et de l’État (1905) et l’indépendance de ce territoire de l’Empire (1962). Elle cible plus précisément la production, la mise en œuvre et les contestations du régime d’exception à la loi de séparation des Églises et de l’État adopté en 1907 pour l’Algérie. L’enquête repose sur l’exploitation d’un matériau historique composé d’archives ministérielles (Intérieur, Colonies et Affaires étrangères), algériennes (Gouvernement général de l’Algérie et préfectures), du Conseil d’État, ainsi que de nombreuses archives privées, notamment celles d’acteurs présents sur le territoire algérien (Franc-maçonnerie, Ligue des Droits de l’Homme…). L’analyse des usages de la loi de séparation des Églises et de l’État en Algérie coloniale a d’abord pour objectif de mettre au jour la fabrique du régime juridique et des pratiques administratives poursuivant la domestication du culte musulman, telle qu’elle prévalait avant 1905, à l’échelle des départements algériens comme de la métropole suite aux premiers flux migratoires issus des colonies. Cette administration eut pour conséquence de cliver durablement le champ religieux entre, d’un côté, une « religion officielle » et, de l’autre, des groupements religieux tenus à l’écart de l’organisation des cultes mise en place par l’État colonial. Elle suscita de leur part des mobilisations transformant la « séparation du culte musulman et de l’État » en un discours anticolonialiste. À la faveur de répertoires d’action adaptés à la situation coloniale, ces groupements religieux réclamèrent la fin de l’interventionnisme de l’État dans les affaires religieuses musulmanes, et ce jusqu’au déclenchement de la guerre d’indépendance. Ces mobilisations permettent à la fois d’appréhender les voies détournées de la contestation en situation coloniale, leur contribution à la cause nationaliste et sa résonance dans des arènes légales. Plus généralement, cette enquête illustre les tensions et les compromis à l’œuvre entre les idéaux républicains de la Troisième République et la nature autoritaire de son Empire colonial.