Thèse soutenue

Construction et évolution de la confiance pendant la conduite automatisée

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Manchon
Direction : Jordan Navarro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Cognitives
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs (Lyon) - laboratoire d'étude des mecanismes cognitifs
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) - Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Franck Mars
Examinateurs / Examinatrices : Mercedes Bueno garcia
Rapporteurs / Rapporteuses : Julien Cegarra, Patricia Delhomme

Résumé

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De récents progrès technologiques ont permis l’apparition de véhicules capables de prendre en charge une partie de la tâche de conduite à la place du conducteur. Dans de nombreux pays, un cadre légal est en train de se mettre en place pour permettre à des systèmes de conduite de plus en plus automatisés de circuler sur les routes. Cependant, si les questions techniques et législatives progressent, il est difficile de prédire comment les humains vont répondre à ces nouvelles technologies de la mobilité. En effet, rien ne garantit que les conducteurs accepteront de déléguer la conduite à un automate. Parmi ceux qui utiliseront ces technologies, il est difficile de savoir combien en feront un usage adapté sur la route. La recherche s’est intéressée à un certain nombre de facteurs humains qui apportent des éléments de réponse pour comprendre comment les conducteurs vont appréhender la conduite automatisée et l’utiliser. L’un des éléments qui semble être le plus influent en la matière est la confiance dans l’automatisation.La présente thèse s’est attachée en premier lieu à étudier les différents facteurs qui sous-tendent la construction de la confiance a priori, avant toute utilisation d’un système de conduite hautement automatisé. Le modèle de Hoff et Bashir (2015) propose que la confiance se compose de trois couches successives, respectivement liées à l’individu (couche dispositionnelle), au contexte d’utilisation (couche situationnelle) et à l’automatisation (couche apprise). Cette dernière couche se subdivise en deux : une confiance apprise initiale qui dépend de ce que les personnes savent de l’automate avant de l’utiliser, et une confiance apprise dynamique qui évolue au cours de l’interaction avec l’automate, et qui dépend de ses performances et des de ses fonctionnalités. Les systèmes de conduite hautement automatisée étant encore à un stade de développement embryonnaire, la confiance des personnes ne peut pas se construire en se basant sur l’expérience, ni individuelle, ni collective. Une étude par questionnaire a donc été menée sur un large panel de personnes afin de mieux comprendre, d’une part, les liens entre ces différentes couches de confiance dans le cadre de la conduite automatisée, et d’autre part, l’influence des différents facteurs cités dans le modèle de Hoff et Bashir (2015) sur la construction de la confiance dans ces objets technologiques encore inexistants.Cette thèse s’est ensuite intéressée à la construction et à l’évolution de la confiance dynamique, au cours des premières interactions entre un conducteur et un système de conduite automatisée. Trois études expérimentales ont été réalisées sur un simulateur de conduite statique pour répondre à plusieurs questions de recherche relatives à cette confiance dynamique.Ces études ont d’abord montré que le niveau initial de confiance dans la conduite automatisée des conducteurs avait un impact sur leurs comportements et sur leurs réactions pendant un trajet en conduite automatisée. Les conducteurs méfiants vis-à-vis du système de conduite automatisée connaissaient une forte augmentation de leur niveau de confiance lors de l’utilisation de cette automatisation, mais leur niveau de confiance restait toujours en-dessous de celui des conducteurs confiants.