Islam et constitutionnalisme moderne en Tunisie
Auteur / Autrice : | Azza Rekik |
Direction : | Olivier Jouanjan, Slim Laghmani |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 19/10/2018 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit (Paris ; 1992-....) |
Résumé
La révolution tunisienne du 17 décembre - 14 janvier 2011 fut le moteur d'un mouvement de rupture fondamentale avec l'ancien régime et d'une reconstruction profonde de l'État tunisien. Au niveau juridique, les conséquences du processus révolutionnaire sont l'édification d'un nouveau système de droit dont la nouvelle Constitution est le support et l'expression. Cette révolution était, dans son projet même, une révolution constituante : la constitution à venir était son horizon. Elle était donc portée par une certaine forme de « constitutionnalisme ». Mais ce texte constitutionnel qui exprime les principes du nouvel ordre juridique contient une ambivalence de taille : il affirme d'un côté le caractère civil de l'État tout en multipliant, d'un autre côté, les références à l'identité arabo-musulmane. À la lecture de cette Constitution, il devient clair que la Tunisie, même si elle veut se « moderniser », ne peut se construire comme un État européen, c'est-à-dire un État pleinement séculier. Ce projet vise à contribuer à une théorie constitutionnelle de l'État tunisien qui prend en compte cette équation ardue mais nécessaire : ne pas sacrifier le constitutionnalisme à la religion,sans pouvoir, et précisément dans le contexte tunisien, sacrifier complètement la religion au constitutionnalisme. Dès lors la question se pose : un État véritablement démocratique et libéral peut-il être un État qui ne soit pas pleinement sécularisé ?