Thèse soutenue

La fosse et le piédestal : la « forme-exposition » et l’émergence d’une ontologie critique de l’art (1942-1979)

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Auteur / Autrice : Vincent Normand
Direction : Anne Lafont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts : histoire et théorie
Date : Soutenance le 23/09/2024
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Céline Flécheux
Examinateurs / Examinatrices : Céline Flécheux, Jacinto Lageira, Barbara Carnevali, Pauline Chevalier, Tristan Garcia
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Flécheux, Jacinto Lageira

Mots clés

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Résumé

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L’émergence de l’exposition comme objet central de l’historiographie de l’art contemporain depuis les années 1990 en fait un site particulièrement adapté à la fabrique d’un concept critique de l'art contemporain en général, car elle constitue une ressource décisive pour son élaboration historique. Cette thèse entreprend de penser la fonction constitutive de l’exposition dans le concept contemporain d’art, en reliant son histoire à l’émergence progressive de l’exposabilité de l’art comme une donnée esthétique et conceptuelle. Si l’exposition est devenue le principal vecteur de médiation institutionnelle des formes contemporaines de l’art, et si elle a supplanté l’œuvre d’art individuelle comme échelle de leur évaluation critique, l’art contemporain ne serait-il pas une forme d’exposition des arts ? Cette étude prend racine dans l’ambition d’historiciser les termes qui sous-tendent cette question. Au croisement de l’histoire de l’art et de la théorie esthétique, elle propose de saisir le développement, au XXème siècle, de la relation entre les œuvres d’art et leur espace d'exposition, ainsi que le rôle joué par leur entrelacement croissant dans les transformations historiques de l’ontologie de l’art. En reconstituant les processus d’« environnementalisation », d’« architecturalisation » et de « textualisation » de l’œuvre d’art par lesquels l’objet artistique a vu ses limites se confondre avec celles de son exposition, il s’agit de décrire la constitution progressive de la « forme-exposition » comme espace de fabrique de l’expérience esthétique et lieu d’élucidation critique de l’ontologie de l’art : le site où les formes modernes et postmodernes d’art ont éprouvé leurs frontières définitoires en excavant les conditions spatiales de leur présentation.Ainsi, cette thèse propose de saisir sur un plan archéologique la sédimentation historique par laquelle le concept d’art s’est déposé dans ses espaces d’exposition, et par laquelle, en retour, l’exposition est devenue le topos des formes contemporaines d’art : leur site conceptuel.