L'oeuvre constitutionnelle de Santi Romano
Auteur / Autrice : | Jérôme DE STEFANO |
Direction : | Olivier Beaud |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 18/10/2018 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Georges Vedel Droit public interne, science administrative et science politique (Paris ; 1992-....) |
Résumé
Santi Romano (1875-1947) demeure aussi méconnu en France qu’il est célèbre auprès de la doctrine italienne. Invariablement convoqué par la référence à L’ordre juridique, sa production scientifique dépasse pourtant largement le cadre de la théorie du droit à l’instar de Hans Kelsen ou Carl Schmitt. Éminent professeur, Santi Romano passe systématiquement au crible les différentes approches de ses contemporains en vue d’avancer une conception unique du droit, et plus particulièrement du droit constitutionnel dont il construit en même temps la scientificité. À la fois positiviste et institutionnaliste, étatiste et pluraliste, notre auteur semble en première analyse receler de paradoxes et bouleverser les représentations traditionnelles du constitutionnalisme. Si sa compromission avec le fascisme en tant que Président du Conseil d’État et Sénateur du Royaume d’Italie alimente davantage l’ambivalence qui le caractérise, elle ne saurait cependant oblitérer l’étude d’un juriste aussi important et influent que son homologue français Maurice Hauriou ou son contradicteur italien Norberto Bobbio. La thèse s’attachera donc, par un travail de synthèse, de systématisation et de critique, à rendre compte de la pensée constitutionnelle de Santi Romano tout en la replaçant dans son contexte historique et doctrinal. La grille de lecture ainsi dessinée permettra d’apporter un éclairage nouveau pour l’analyse des phénomènes constitutionnels passés mais aussi actuels. Face aux difficultés liées au paradigme normativiste et à la superposition des ordres juridiques, un retour sur l’œuvre de celui qui voulait sauver l’État moderne de sa crise apparaît singulièrement contemporain.