Thèse soutenue

Le marché aux chevaux de Paris (1662-1789) : un espace, des usages, une police
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Auteur / Autrice : Élisabeth Rochon
Direction : Vincent DenisPascal Bastien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/02/2023
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Université du Québec à Montréal
Laboratoire : Institut d'histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1978-....)
Jury : Président / Présidente : Lyse Roy
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Denis, Pascal Bastien, Anne Conchon
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Milliot

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Sous l’Ancien Régime, le cheval est le pilier de la société française. Il soutient l’économie, la production, les transports, le monde du travail et le développement des villes. Il peuple à la fois les centres urbains et les campagnes. Sa commercialisation passe par le réseau des foires et des marchés urbains. Au XVIIIe siècle, la capitale connaît une forte croissance de sa population et de ses échanges. Afin de répondre à ses besoins, elle dévore une grande quantité de chevaux. Ceux-ci sont négociés dans les écuries privées des marchands de chevaux et au sein du marché public, établi à partir de 1662 sur la rive gauche, au faubourg Saint-Victor. Tous les mercredis et les samedis, le marché rassemble les Parisiens et les forains. Marchands et courtiers de chevaux, clients, maréchaux-ferrants, équarrisseurs et gagne-deniers s’y affairent. C’est tout le « paysage humain du cheval » qui s’y retrouve. Le marché aux chevaux, dont l’organisation est du ressort du lieutenant général de police du Châtelet, se trouve alors à la croisée de différents enjeux urbains : le commerce, la salubrité et la sécurité. Depuis la fin du XVIIe siècle, les activités menées au marché aux chevaux se déroulent dans un cadre rudimentaire. Des activités illégales s’y développent, telles que les fraudes, les vols et la revente de chevaux volés. La présence de ces animaux est aussi une source de dangers urbains : embarras, accidents et transmission des épizooties. Les usagers du marché sont concernés par une multitude d’ordonnances royales et de police. Toutefois, l’absence d’une surveillance régulière au marché, couplée à un manque d’aménagement spécifique dédié au commerce des chevaux, empêche de réguler étroitement les activités commerciales. À partir de 1760, Antoine de Sartine, lieutenant général de police, fait du marché aux chevaux un lieu privilégié de son interventionnisme. L’intention est de réguler le commerce des équidés et ses acteurs à partir de ce pôle spécifique. Ce nouvel investissement de la police s’inscrit dans les réflexions générales de l’administration concernant la gestion des marchés parisiens. La structuration du marché aux chevaux passe par deux grandes réformes : la refonte physique du terrain et de ses établissements et l’élaboration d’un nouveau règlement. En menant une enquête d’envergure dans les archives produites par les commissaires de police du Châtelet, entre autres, l’étude appréhende le marché aux chevaux dans toute sa dynamique, et ce, jusqu’aux premiers temps de la Révolution française.