Radicalisation et droit pénal
Auteur / Autrice : | Mathilde Hirsinger |
Direction : | Anne-Sophie Chavent Leclere |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit mention droit privé |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Lyon) |
Résumé
Si la radicalisation est une notion initialement psycho-sociologique, elle a désormais imprégné le lexique sécuritaire. Les attentats terroristes ayant touché les États-Unis d’Amérique le 11 septembre 2001, et ceux ayant frappé l’Europe en 2004 et 2005, ont entraîné une démocratisation du terme. La radicalisation désigne alors, dans le sens commun, le processus qui mène à l’acte terroriste. L’attrait opérationnel d’une telle notion se dévoile : identifier les étapes précédant un passage à l’acte dans le but d’éviter sa réalisation. L’objectif devient davantage préventif que répressif. Or, l’action du droit pénal sur ce phénomène n’a rien d’évident. Ce droit à l’essence répressive entend, classiquement, s’emparer des seuls actes ayant porté une atteinte effective à une valeur sociale, sans se préoccuper des comportements préalables n’ayant pas encore troublé la paix publique. Pourtant, radicalisation et droit pénal ne constituent pas deux entités aux frontières étanches. En proposant une définition générale, mais également une définition juridique de la radicalisation, la présente thèse s’attache à analyser la façon dont le droit pénal incrimine et punit le phénomène. L’analyse ainsi menée fait apparaître l’existence d’une véritable confusion des genres entre répression et prévention, sous le spectre d’une redistribution des rôles entre police administrative et police judiciaire.