Thèse soutenue

Communauté et voix : vers une pensée du commun entre Wittgenstein et Foucault

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Auteur / Autrice : Andrea Di Gesu
Direction : Sandra LaugierRoberto Esposito
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie politique
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sandra Laugier, Roberto Esposito, Piergiorgio Donatelli, Daniele Lorenzini, Judith Revel, Guillaume Le Blanc, Alberto Martinengo

Résumé

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La thèse vise à articuler une pensée de la communauté politique à partir de la réflexion éthico-politique de Foucault, c'est-à-dire à en déduire un projet théorico-politique d'émancipation collective. Elle montre, tout d'abord, comment la réflexion foucaldienne ne peut devenir une pensée de la communauté en raison de deux nœuds aporétiques structurels : d'une part, l'absence de fondement normatif de la praxis politique du sujet ; d'autre part, l'absence d'une théorie de son devenir communautaire et collectif. Afin de résoudre ces impasses, la thèse propose de se tourner vers la réflexion de Wittgenstein, sur la base de l'appartenance commune des deux auteurs à la tradition perfectionniste de la pensée morale et notamment pour leur convergence structurelle dans la critique perfectionniste du sujet cartésien, qui prend chez Wittgenstein la forme d'une redéfinition de la subjectivité en termes de voix. À partir de cette convergence, l'étude propose de réinterpréter la théorie foucaldienne du sujet politique à travers la catégorie perfectionniste de voix. Elle montre comment cette réinterprétation, d'une part, fournit à l'action de ce sujet un fondement normatif, en lui assignant un paradigme de rationalité politique, et, d'autre part, permet de réinterpréter la parrêsia comme l'aboutissement politique de ce paradigme, sous la forme d'un modèle inédit de démocratie radicale. Cette dernière constitue la redéfinition de la communauté politique rendue possible par le travail de Foucault : grâce à la catégorie wittgensteinienne de voix, elle peut ainsi être développée en une proposition politique globale, prenant finalement la dimension d'un projet d'émancipation collective.