Contribution des études observationnelles dans la méta-analyse
Auteur / Autrice : | Chérifa Cheurfa |
Direction : | Isabelle Boutron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Épidémiologie clinique |
Date : | Soutenance le 11/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Pierre Bonnet |
Examinateurs / Examinatrices : Franck Verdonk | |
Rapporteur / Rapporteuse : Étienne Audureau, Agnès Caille |
Mots clés
Résumé
Introduction : Les revues systématiques et les méta-analyses sont des outils essentiels de la médecine fondée sur des données probantes, car ils fournissent des évaluations complètes et synthétiques des résultats de la recherche. Du fait de leur nature moins robuste, l¿inclusion de données observationnelles au sein de méta analyse soulèvent des interrogations et des challenges méthodologiques. Cette étude visait à évaluer les caractéristiques méthodologiques des revues systématiques et des méta-analyses qui intègrent à la fois des études observationnelles des essais contrôlés randomisés dans diverses disciplines médicales. Méthodes : Dans un premier travail, nous avons effectué une recherche sur Medline via PubMed a été effectuée pour identifier les revues systématiques et méta-analyses d'interventions, qui comprenaient des essais contrôlés randomisés et des études observationnelles, publiées dans 110 revues de 2015 à 2019. Nous avons extrait en double les caractéristiques générales et méthodologiques de ces revues systématiques et méta-analyses. Ces données correspondaient au type d'intervention étudiée, à la nature des résultats d'intérêt, la disponibilité d'un protocole, la présence d'une justification par les auteurs pour l'inclusion des études observationnelles, les critères d'éligibilité pour l'inclusion des études dans les revues systématiques/méta-analyses, les outils utilisés pour évaluer le risque de biais pour les différents modèles d'étude, le type d'estimations de l'effet (brutes ou ajustées) et la décision des auteurs concernant la synthèse des études observationnelles avec les essais contrôlés randomisés. Dans un deuxième travail, nous avons pris en compte la première méta-analyse présentée dans chaque article combinant les deux types de design au sein d¿une même méta analyse, et nous avons étudié les méthodes statistiques de synthèse utilisées dans ces méta-analyses. Nous avons évalué la nature des données extraites, le modèle de synthèse utilisé et la manière dont les facteurs de confusion ont été pris en compte, l'évaluation et l'exploration l¿hétérogénéité, la présence de la conception de l'étude comme source d'hétérogénéité et enfin le biais de publication. Résultats : Sur les 402 revues systématiques identifiées, seules 39% (n=160) rapportaient un protocole préétabli et 25% (n=102) justifiaient clairement l'inclusion de données observationnelles. L'évaluation du risque de biais a été réalisée dans 89 % (n=359) des revues, 74 % (n=266) d'entre elles évaluant à la fois les essais contrôlés randomisés et les OS. Toutefois, 50 % (n=180) ont utilisé différents outils d'évaluation. Les facteurs de confusion n'ont été signalés que dans 11 % des revues, et 22 % seulement ont précisé le type d'estimation de l'effet utilisé. Parmi les 385 revues systématiques effectuant une synthèse des données, seulement 33 % (n=132) ont regroupé les études observationnelles et les essais contrôlés randomisés dans la même méta-analyse. Dans notre second travail, nous montrons que les estimations de l'effet de l¿intervention étudiée à partir des études observationnelles (c'est-à-dire ajustées ou non ajustées) n'ont pas été précisées dans 82 % (n=108) des méta-analyses. Un modèle à effet commun à variance inverse a été utilisé dans 2 % (n=3) des méta-analyses, un modèle à effets aléatoires a été utilisé dans 55 % (n=73) et les deux modèles ont été utilisés dans 40 % (n=53). Le poids total moyen des études observationnelles dans les méta-analyses étudiées était de 57,3 % (écart-type, ±30,3 %). Seules 44 (33%) méta-analyses ont rapporté des résultats stratifiés par modèle d'étude. La conception de l'étude a été explorée comme source potentielle d'hétérogénéité dans 79 % des méta-analyses, et les facteurs de confusion n'ont été étudiés que dans 10 % (n=13). Le biais de publication a été évalué dans 70 % (n=92) des méta-analyses. Conclusion : Bien que l'inclusion d¿études observationnelles dans les revues systématiques et méta-analyses