Les controverses autour des ''Fake News'' analyse socio politique et médiatique.
Auteur / Autrice : | Emeline Jaillais-neliaz |
Direction : | Violaine Roussel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Inscription en doctorat le 17/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | 31 "Pratiques et théories du sens" |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris - LABTOP |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le terme « Fake news », régulièrement mobilisé dans l’espace public, est devenu une catégorie à succès. Circulant aux États-Unis, cette catégorie a largement été publicisée par le président Donald Trump et reprise dans les médias. Son usage s’est également diffusé vers d’autres espaces géographiques : en France, elle a notamment été reprise par Emmanuel Macron lors de ses vœux à la presse en janvier 2018 et, le 3 juillet 2018, la loi « relative à la lutte contre la manipulation de l’information », faisant suite à la volonté du président français d’empêcher la propagation des « Fake news », est adoptée à l’assemblée nationale. Si la question des fausses informations n’est pas en elle-même radicalement nouvelle, elle prend ici des formes inédites. Les questions posées par les controverses autour des Fake news s’articulent à l’importance croissante des réseaux sociaux et à de profondes transformations technologiques et économiques du travail journalistique. Ces évolutions bouleversent l’organisation des sphères journalistiques et de la communication politique en France et aux États-Unis ainsi que les idéologies professionnelles associées. Elles changent plus largement les modes de narration des « événements » et d’écriture de l’Histoire au jour le jour. Les controverses autour des « Fake news » ne sont donc pas simplement un épiphénomène ; elles sont révélatrices de transformations dans les logiques de production et de légitimation de ce qui fait « information » et des autorités reconnues pour délivrer cette « information ». Elles s’articulent à des mutations dans les relations entre médias et politique institutionnelle, dont les enjeux sont cruciaux pour les conditions d’un gouvernement démocratique reposant en principe sur l’existence d’une presse fiable et autonome. À l’intersection de la sociologie de l’espace médiatique, de la communication politique et de leurs transformations sociotechniques, cette thèse se propose d’éclairer ces mutations en France et aux États-Unis, de manière comparative et tout en prêtant attention aux circulations et relations entre ces espaces.