Thèse soutenue

Encéphalopathie anoxo-ischémique néonatale à l'ère de l'hypothermie thérapeutique : analyse de l'imagerie cérébrale et de l'instauration de l'hypthermie

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Auteur / Autrice : Jonathan Beck
Direction : Pierre-Yves AncelNathalie Bednarek
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie clinique
Date : Soutenance le 06/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité
Jury : Président / Présidente : Pascal Astagneau
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Biran, Diana Rodriguez
Rapporteur / Rapporteuse : Cyril Schweitzer, Stéphane Sizonenco

Résumé

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L’encéphalopathie anoxo-ischémique (EAI) du nouveau-né est une pathologie néonatale fréquente (0,86 ‰ à 1,54 ‰), mais peu prévisible. Elle reste responsable d’une lourde morbi-mortalité avec risque de handicap moteur ou neurocognitif à long terme. L’évaluation du pronostic doit se faire à l’aide de plusieurs outils : la clinique, la biologie, l’électroencéphalographie et l’imagerie cérébrale. L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) est primordiale à l’heure actuelle. Les principales régions cérébrales (Noyaux gris centraux [NGC], bras postérieur de la capsule interne [PLIC], substance blanche [SB], cortex) ont été essentiellement étudiées, avant l’utilisation de l’hypothermie thérapeutique (HT). Mais les limites des connaissances actuelles nécessitent de pouvoir documenter de façon détaillée les lésions sur toutes les régions cérébrales, avec leurs sous-localisations, depuis l’emploi de l’HT. L’HT est à l’heure actuelle la stratégie neuroprotectrice principale des nouveau-nés atteints d’EAI. Le délai recommandé pour l’initier est avant 6 h de vie. Il a été montré des difficultés d’adhésion à ces recommandations. Le traitement était instauré en retard dans un quart des cas. Se pose alors la question des facteurs de risque d’une HT retardée ainsi que de ses éventuels bénéfices. L’électrophysiologie, quant à elle, est recommandée pour le diagnostic et pour le pronostic de l’EAI ainsi que dans la stratégie thérapeutique de mise en route d’une HT.Nos objectifs étaient de détailler à l’ère de l’HT : les pratiques de l’IRM cérébrale, l’incidence et les caractéristiques des lésions cérébrales de façon détaillée, leurs associations au pronostic clinique en sortie d’hospitalisation, et les facteurs associés à un retard de mise en route de l’HT, notamment organisationnels. La population d’étude correspondait à des nouveau-nés atteints d’EAI modérée ou sévère, inclus dans la cohorte observationnelle, prospective française LyTONEPAL. Nous avons montré que la moitié de ces nourrissons présentaient une IRM normale et moins d’un quart de la population avait des lésions multiples, en faveur d’une atteinte diffuse, n’épargnant aucune région. Il existait une nette prédominance des lésions des NGC, en particulier le thalamus, de la SB avec la zone périventriculaire et du cortex. Des lésions du corps calleux, du tronc cérébral et du cervelet ont pu être identifiées bien qu’étant plus rares et dans la majorité des cas associées à des lésions d’autres localisations. L’IRM est désormais réalisée précocement, entre 4 et 7 jours de vie (70 % des patients), avec une utilisation de l’ensemble des séquences disponibles (diffusion, conventionnelle T1/T2). En cas de naissance dans un centre pratiquant l’HT, un tableau clinique et biologique modéré d’EAI était un risque d’allongement du délai d’instauration de l’HT. Pour les naissances dans un établissement ne pratiquant pas l’HT, le risque qu’elle soit retardée était augmenté pour : une naissance dans une maternité de moins de 1999 naissances annuelles, un délai entre l’appel pour transfert et l’admission en centre de référence HT était > 3 h. Le suivi à 3 ans de ces patients permettra d’analyser la valeur pronostique de l’ensemble de ces résultats.