Thèse en cours

Nouvelles méthodes d'exploration des ressources en hydrogène naturel (H2) : Le cas d'école du piémont Pyrénéen occidental

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 11/03/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Nicolas Lefeuvre
Direction : Laurent TrucheFrédéric Victor Donzé
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 11/03/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Sciences de la Terre
Jury : Président / Présidente : Stéphane Garambois
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Truche, Frédéric-Victor Donze, Frederick Gal, Isabelle Martinez, Fabrice Golfier
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Martinez, Fabrice Golfier

Résumé

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L’existence de fluides géologiques riches en hydrogène (H2) doit nécessairement faire l’objet de travaux d’exploration afin de statuer sur le potentiel énergétique de cette éventuelle ressource décarbonée. Depuis plus d’un siècle de nombreuses exhalations naturelles d’H2 ont été mis en évidence. Or à ce jour il n’existe aucun guide d’exploration basé sur une méthodologie et sur des indicateurs robustes. La détection d’occurrence gazeuse en surface correspond bien évidemment à l’approche la plus efficace et la plus rapide à mettre en œuvre pour identifier des flux. Il n’en reste pas moins qu’un flux ne constitue pas une ressource pour autant, puisqu’à ce jour, l’homme n’exploite que les stocks de ressources énergétiques fossiles. Il sera donc important de développer un guide d’exploration non pas orienté uniquement sur une problématique de surface, mais aussi sur des considérations géologiques profondes intégrant le système hydrogène dans son entier de la source au piège ou à la fuite dans l’atmosphère. Au cours de ce travail de thèse nous proposons d’utiliser le cadre géologique du piémont nord Pyrénéen pour élaborer un guide d’exploration. La compilation des données bibliographiques a révélé un contexte prometteur pour un système H2 du fait d’un lien entre sources profondes, chemins de migration crustale, dynamique de circulation de fluides, et pièges sédimentaires. En effet le nord-ouest des Pyrénées et plus particulièrement le Bassin Mauléon est caractérisé par la présence i) d’un corps mantellique (<10 km) où les conditions pression-température sont favorables à la serpentinisation ; ii) d’accidents structuraux majeurs tels que le Chevauchement Frontal Nord Pyrénéens (CFNP) constituant des drains collecteurs de grande ampleur, iii) des gradients hydrauliques, conjugués à des gradients de température et de pressions qui permettent la mise en mouvement des fluides ; iv) des formations sédimentaires imperméables ou de couvertures comme les évaporites ou les argiles consitutant des pièges pour accumuler l’H2. Suite à cette étude préalable, nous avons mis en place une campagne d’analyses des gaz du sol (H2, CO2, 222Rn, O2, CH4) à l’échelle régionales. Cette campagne d’analyse réalisée sur plus de 7500 km2 a très vite permis de mettre en évidence une zone à très fortes anomalies en H2, CO2, et 222Rn sur le pourtour du Bassin de Mauléon. Cette découverte nous a permis de resserrer rapidement le maillage de prospection sur la partie nord du bassin de Mauléon. Une campagne d’analyses géochimiques et géophysiques a été réalisée à Sauveterre-de-Béarn afin de déterminer l’origine et le parcours des gaz à l’origine de cette anomalie. Sur la base de l'analyse des gaz du sol et des levés électromagnétiques, nous avons confirmé l'existence d'une faille drainant les fluides profonds. De plus, l’étude des données historiques des forages entrepris dans la région il y a plus de 50 ans, conjugué à une mise en perspective des dernières connaissances géologiques et géophysiques de la région, nous a permis de mettre en évidence des zones où l’H2 pourrait s’accumuler. Enfin une partie expérimentale de broyage de quartz et de roches de la région a été menée afin d’explorer de nouveaux mécanismes de production d’H2 le long des failles. Nous avons mis en évidence une très forte influence du rapport eau/roche (W/R) et du pH sur la production d’H2. Ces découvertes apportent un éclairage nouveau sur les mécanismes mécano-radicalaires de production d’H2 où la spéciation des sites des surface des minéraux sont des paramètres clés contrôlant la production d’H2. Nous révélons pour la première fois que le broyage du quartz en présence de solutions carbonatés induit la formation d’espèces carboxylates (formate, acétate, oxalate). En plus de produire de l’H2, les mécanismes mécano-radicalaires permettent donc de produire des espèces réduites du carbones pouvant constituer une source d’énergie pour les écosystèmes microbiens lithotrophe de subsurface.