Thèse soutenue

Interactions humains-éléphants en zone d'interface agriculture-forêt : étude de la zone de Sebitoli, au nord du parc national de Kibale, en Ouganda

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Auteur / Autrice : Julie Baer-Bonnald
Direction : Sabrina KriefNicolas Métro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Eco-éthologie et biologie de la conservation
Date : Soutenance le 23/06/2021
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Éco-Anthropologie et Ethnobiologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Pouydebat
Examinateurs / Examinatrices : Sabrina Krief, Nicolas Métro, Emmanuelle Pouydebat, Nelly Ménard, Cédric Vermeulen, Régis Debruyne, Fiona Maisels, David Mwesigye Tumusiime
Rapporteurs / Rapporteuses : Nelly Ménard, Cédric Vermeulen

Résumé

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Le conflit humains-faune sauvage est très fréquent en Afrique, et est amené à s’intensifier du fait de l’expansion de l’agriculture, et de la réduction et la fragmentation de l’habitat. Les pertes liées à la consommation ou dégradation des cultures créent de l’insécurité alimentaire, ce qui accroit la pauvreté et entrave le soutien local aux efforts de conservation. Les éléphants sont souvent considérés comme les animaux responsables de la majorité des conflits. S’appuyant sur une approche pluridisciplinaire associant génétique, morphologie, sciences sociales, et eco-éthologie, notre étude vise (1) à mieux caractériser les acteurs et les interactions dans une zone située à la lisière d’une aire protégée, où vivent les deux espèces d’éléphants, et où le conflit est exacerbé par la proximité des cultures humaines et de l’habitat des éléphants ; et (2) à proposer des mesures efficaces et non violentes adaptées au contexte local. Les perspectives sont de soumettre des recommandations pour la gestion du conflit humain-faune sauvage, afin de contribuer à une meilleure protection des champs et par conséquent à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales, ainsi qu’à la réduction des pressions de braconnage sur la faune sauvage du parc. Nous avons tout d’abord montré que les deux espèces d’éléphants d’Afrique ainsi que des individus hybrides sont présents dans la zone de Sebitoli, au nord du parc national de Kibale en Ouganda. L’étude de leur comportement en forêt et lors des incursions dans les champs montre qu’ils vivent en groupes mixtes ne permettant pas de caractériser des incursions typiques d’éléphants de forêt et d’autres typiques des éléphants de savane. Plutôt que d’adapter les recommandations de mesures de protection des cultures contre les incursions selon les espèces d’éléphants, il apparait indispensable que les mesures soient adaptées au contexte géographique, foncier, économique et social de chaque village, en tenant compte du comportement nocturne des éléphants mais aussi des autres espèces participant au conflit entre humains et faune sauvage, notamment des espèces menacées et protégées comme les chimpanzés. La diminution des interactions négatives entre humains et faune sauvage est indispensable à une cohabitation pacifique. Cela nécessite de comprendre les besoins de chaque parti et repose sur un équilibre entre développement humain et conservation de la biodiversité.