Une sélection à répétition : l’accès des bacheliers professionnels à un diplôme de l’enseignement supérieur
Auteur / Autrice : | Fanette Merlin |
Direction : | Sophie Morlaix, Marielle Lambert-Le Mener |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 30/11/2021 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur l'éducation : sociologie et économie de l'éducation (IREDU) (Dijon) |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Giret |
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Morlaix, Marielle Lambert-Le Mener, Louis-André Vallet, Gilles Moreau, Sophie Orange | |
Rapporteur / Rapporteuse : Louis-André Vallet, Gilles Moreau |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur l’accès des bacheliers professionnels à un diplôme de l’enseignement supérieur au regard de deux évolutions récentes majeures : l’explosion du nombre de bacheliers professionnels, d’une part, et la hausse continue de leur taux d’inscription dans l’enseignement supérieur, d’autre part. Entre 2000 et 2015, la conjonction de ces deux phénomènes a conduit à multiplier quasiment par quatre le nombre de bacheliers professionnels engagés dans l’enseignement supérieur. Dans cette recherche, nous expliquons les freins et les leviers de ces nouveaux parcours éducatifs à travers les déterminants du franchissement successif de trois étapes de sélection.La sélection informelle, d’abord, correspond à l’influence de l’environnement des élèves sur leurs aspirations scolaires : ce travail montre que le milieu social, les proches, les enseignants des bacheliers professionnels contribuent à orienter leurs projets d’études supérieures autant que leurs goûts personnels ou leur niveau scolaire.La sélection formelle, ensuite, est le moment où l’institution éducative choisit les candidats autorisés à s’inscrire dans la filière demandée : la section de technicien supérieur (STS), filière essentielle de poursuite d’études des bacheliers professionnels, apparaît ici comme une formation hautement concurrentielle, qui mobilise à l’endroit des bacheliers professionnels des critères de sélection invisibles voire illégitimes, désavantageant notamment les jeunes issus de milieu populaire, les étrangers ou les élèves boursiers. Par ailleurs, bien que théoriquement favorisés par une politique publique entamée en 2013, les bacheliers professionnels restent en 2018 pénalisés pour entrer en STS, par rapport aux autres bacheliers.Enfin, la sélection effective se rapporte à la réussite des étudiants, considérant leurs chances de diplomation comme le signe d’un accès « réel » à l’enseignement supérieur. En STS, nos résultats soulignent l’absence d’inégalités sociales de réussite scolaire parmi les bacheliers professionnels. En revanche, parmi l’ensemble des filières, ces derniers sont pénalisés par un déficit de confiance et un moindre sentiment d’efficacité personnelle, ainsi que par un manque de maîtrise des méthodes de travail personnel. Enfin, la réussite des bacheliers professionnels dans l’enseignement supérieur est entravée par des difficultés socioéconomiques notables, parmi lesquelles la nécessité d’exercer un emploi ou la difficulté à financer un logement.