Thèse en cours

Les conditions d'émancipation des femmes albanaises au Kosovo après la guerre de 1998-1999 au moyen du statut de ''burneshë'' (femme-homme)

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 06/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Vijona Shehu
Direction : Frosa Pejoska-Bouchereau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie, anthropologie, ethnologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2018
Soutenance le 06/12/2024
Etablissement(s) : Paris, INALCO
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris)

Résumé

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Après la guerre de 1998-1999 au Kosovo, nous observons une résurgence du phénomène des burrneshë due aux bouleversements économiques, sociaux et politiques. Dans le passé, il qualifiait les « vierges jurées » et des femmes aux caractéristiques assignées à l’homme. Les « vierges jurées » sont des femmes qui deviennent des hommes socialement selon le droit coutumier albanais. Dès lors qu’une fille devient une vierge jurée, elle fait vœu de chasteté. Ce statut lui permet d'être vue comme un homme et de bénéficier des droits réservés aux hommes. Au XXe siècle, les chercheurs pensaient que la modernisation de la société albanaise ferait disparaître le phénomène. Pourtant, le phénomène subsiste et revêt un caractère transhistorique. Pendant la première moitié du XXe siècle, les chercheurs se sont surtout interrogés sur le statut, les raisons et la fonction de la vierge jurée. Les nouvelles théories portent sur l’identité de genre. Les chercheurs ont conclu que le statut de vierge jurée est un « genre émancipateur » et placent la virginité au centre du processus de devenir homme. Aujourd’hui, burrneshë qualifie des femmes veuves-cheffes de famille, des femmes artistes, des femmes qui ne correspondent pas aux critères traditionnels de féminité. Si la plupart des femmes se sont désignées elles-mêmes burrneshë, d’autres affirment que c’est la société qui doit les désigner ainsi. Quant aux activistes féministes, elles s’opposent fermement à son utilisation et préfèrent son synonyme « femme-forte ». Ces nouveaux sens et usages du phénomène mettent-ils en danger la coutume ou, bien qu’ébranlée, la coutume se préserve-t-elle par l’existence d’un statut « émancipateur » en son sein ?