La chanson par les livres en France (1945-1972) : exercices de légitimation d’un « art populaire » qui décentre la poésie
Auteur / Autrice : | Marianne Di Benedetto |
Direction : | Timothée Picard, Catherine Rudent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures comparées |
Date : | Soutenance le 12/12/2023 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des langues et littératures anciennes et modernes (Rennes) |
Jury : | Président / Présidente : Henri Garric |
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Savoie | |
Rapporteur / Rapporteuse : David Martens, Cécile Prévost-Thomas |
Mots clés
Résumé
Contrairement à la presse musicale, la catégorie des ouvrages dédiés à la musique n’a encore jamais fait l’objet d’une étude à part entière, ni suscité de réflexion théorique. Fondé sur un large corpus de 143 livres sur la chanson parus en France entre 1945 et 1972 – période que l’on peut appeler les Trente Glorieuses de la chanson – ce travail vise à définir un médium critique, analyser les formes diverses qu’il peut prendre (essai, biographie, mémoires, dictionnaire, anthologie) et comprendre les enjeux qu’il soulève. Alors que la place de la chanson dans le champ académique grandit depuis les années 2000 au croisement des disciplines, explorer cette musicographie singulière permet également d’étudier plusieurs représentations de la chanson ainsi que la genèse des approches critiques de cet objet hybride aux frontières du littéraire et du musical. Abordée comme un phénomène culturel de premier plan, un genre ou un art, la chanson dans ce corpus est légitimée par des discours et des images renouvelant le regard porté jusqu’alors sur une forme d’expression ancienne, longtemps considérée comme mineure. Comment écrit-on sur elle, que publie-t-on et pourquoi ? Ces livres sont notamment le reflet d’un domaine critique hétérogène qu’il s’agit de cerner. Nous proposons enfin d’analyser ces ouvrages comme un espace de valorisation de la chanson, où se joue un décentrement de la poésie moderne important à l’époque, et où s’expriment des réflexions proposant une mise à l’épreuve du périmètre de la littérature et, secondairement, celui de la musique.