Et pourtant... elles bossent ! Trajectoires migratoires et professionnelles de femmes immigrées du Maghreb en France dans la seconde moitié du XXe siècle.
Auteur / Autrice : | Sofia Aouani |
Direction : | Pierre Mercklé |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 17/11/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales |
Equipe de recherche : Régulations | |
Jury : | Président / Présidente : Claire Zalc |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Merckle, Céline Bessiere, Cris Beauchemin, Christelle Avril, Nasima Moujoud, Sébastien Chauvin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Céline Bessiere, Cris Beauchemin |
Résumé
Depuis les années 1970, le regroupement familial s'est progressivement imposé comme motif privilégié d'entrée sur le territoire français, en particulier pour les femmes immigrées d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Alors que, dans le cas de ces femmes, les travaux en sciences sociales ont favorisé les interprétations d'un scénario d'installation et d'intégration subordonné aux hommes et au groupe familial, cette thèse s'intéresse précisément aux trajectoires migratoires et professionnelles des immigrées du Maghreb en France. Elle vise à comprendre l'articulation entre socialisation prémigratoires, politiques migratoires et parcours d'activité des immigrées maghrébines. À partir d'une analyse statistique des données issues de l'enquête Trajectoires et Origines (2008, Insee/Ined) et d'une enquête ethnographique, cette recherche analyse les effets du tournant restrictif des politiques migratoires sur la construction d'arrangements familiaux autour du travail en migration. Elle montre que le travail - dans ses différentes formes - est au centre de stratégies de reproduction collectives et dans lesquelles les femmes occupent une position à la fois centrale et ambivalente. L'étude des trajectoires professionnelles en France des femmes immigrées du Maghreb constitue un miroir grossissant de la dégradation des conditions d'entrée et de maintien sur le marché du travail entre les années 1960 et 1990. En définitive, le cas des immigrées maghrébines montre que l'emploi reste un support central d'émancipation et d'intégration symbolique, matérielle et morale. Dans un contexte d'inégalités et de concurrences sur le marché du travail, il est néanmoins au cur d'enjeux de respectabilité et de luttes de classement sociaux (de classe, de genre et de race).