Thèse en cours

Deux scènes du théâtre du peuple : Bussang – Mézières. Dramaturgie, répertoire, archives
FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Carole Rambaud
Direction : Pascal Lécroart
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue et littérature françaises ; littérature francophone
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2013
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : LECLA - Lettres, Communication, Langues, Arts
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ELLIADD - Éditions, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours

Résumé

FR  |  
EN

À la fin du XIXe siècle, si le théâtre fait montre d’une grande vitalité et suscite un engouement jusque là inédit, il n’en demeure pas moins qu’il est le lieu d’une virulente crise esthétique, artistique et éthique. L’installation durable du régime républicain à partir de 1870 ainsi que l’émergence des théories socialistes vont poser la question de la place du peuple dans cet art. Cette question a certes été convoquée depuis l’Antiquité dès lors qu’il s’agissait de penser le théâtre, mais au tournant des XIXe et XXe siècles, la notion de « peuple » revêt une dimension nouvelle, portant conjointement l’idée de classe et l’inclusion à la vie politique via le suffrage universel masculin. À cette époque, on voit conséquemment s’opérer une profonde réflexion sur ce que l’on appelle désormais le « théâtre populaire ». Dans cette perspective, une figure se démarque, celle de Maurice Pottecher, qui théorisa le premier ce type de théâtre, et qui fut le créateur du Théâtre du Peuple à Bussang dans les Vosges. C’est à partir des réflexions et des expériences menées par Pottecher que d’autres au XXe siècle – tels Romain Rolland, Firmin Gémier ou Jean Vilar – vont construire leurs conceptions et projets de théâtre populaire. Pottecher fut également la source d’inspiration première d’une autre entreprise, celle de René Morax et de son Théâtre du Jorat, à Mézières, dans le canton de Vaud (Suisse). Les deux entreprises présentent de fortes similitudes : dans les deux cas, il s’agit de théâtres de bois érigés en marge des villes dans un cadre bucolique, mêlant amateurs et professionnels, et proposant de rompre avec le théâtre commercial au profit d’une scène s’ouvrant à un public élargi, dans une fraternité célébrée. Par ailleurs, l’activité des deux scènes a perduré jusqu’à nos jours. Un tel dynamisme de part et d’autre ne pouvait qu’inciter à interroger l’essence commune aux deux scènes, en privilégiant l’étude parallèle du répertoire et de la dramaturgie. Cette étude consiste donc en la comparaison étroite des ressorts littéraires, linguistiques et scéniques des deux aventures, en cherchant à dépasser la tonalité communautaire et régionaliste qu’ils peuvent revêtir de prime abord, afin de cerner au plus près l’essence du théâtre populaire.