Thèse en cours

La pratique de la confession après le IVem concile du Latran (XIIIe-XIVe s)

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Auteur / Autrice : Vincent Batantou
Direction : Nathalie Gorochov
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2018
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en histoire européenne comparée (Créteil)

Mots clés

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Résumé

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A partir du XIIIe siècle, la confession devient individuelle et privée. Le concile du Latran IV, sous l'égide du pape Innocent III dans son canon 21 (Utriusque sexus) en fixe les règles : « Tout fidèle de l'un ou l'autre sexe ayant parvenu à l'âge de la discrétion, doit lui-même confesser ses péchés au moins une fois l'an à son curé et de communier au moins une fois an pour Pâques. » C'est de là qu'est forgée l'expression ‘'faire ses pâques''. Il s'agit d'une généralisation de la pratique consistant à avouer ses fautes à un prêtre dès qu'on a atteint l'âge de la discrétion (7ans), sous peine d'être exclu de l'Eglise et privé de sépulture chrétienne. Ce qui ressort donc de ce canon 21 de Latran IV : - Suppression de la confession publique, pour ne plus garder que la confession privée et auriculaire faite devant un prêtre. Peut-on parler d'une innovation de Latran IV sur ce point ? Non. Latran IV n'innove en rien sur ce point parce que la confession auriculaire, privée, était déjà une pratique courante chez les moines irlandais au VIIe siècle ; le prêtre entendait la confession en privé et donnait une pénitence proportionnée à la faute, « tarifiée » selon la gravité du péché. Et l'absolution n'était donnée qu'après l'accomplissement de la pénitence souvent assez longue. Avec cette pratique de la confession d'origine monastique celte, on pouvait se confesser autant de fois. Latran IV n'invente donc pas la confession auriculaire, privée mais fixe de nouvelles règles disciplinaires. C'est bien cela la nouveauté de Latran IV. - Lien étroit entre confession et communion pascale. Ne peut communier pendant la Pâques (grande fête chrétienne) que celui qui a fait sa confession. - Lien étroit entre prédication et confession. La diffusion de la confession annuelle, telle que l'établit Latran IV, devient assez rapide parce qu'elle bénéficie très tôt du réseau de contraintes exercées sur l'individu par des groupes étroits (paroisse, familles, confréries) et de l'effort d'éducation mené par les prédicateurs. L'on voit également émerger et s'affirmer la figure imposante du curé de paroisse, figure qui dans le passé avait plus évolué dans l'ombre. Désormais, c'est le curé de paroisse qui doit entendre ses fidèles en confession et s'assurer de l'orthodoxie de leur foi, ainsi que contrôler leurs mœurs. Dans ma thèse, je tâcherai de montrer comment la confession, d'élément marginal qu'elle était aux siècles passés, devient après Latran IV une clé de voûte de la société christianisée du Moyen Age.