Thèse soutenue

Vénus malade. Représentations de la vérole et des vérolés dans les discours littéraires et médicaux en France (1495-1633)

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Auteur / Autrice : Jérôme Laubner
Direction : Jean-Charles MonferranDominique Brancher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 18/06/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Universität Basel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Julien Goeury
Examinateurs / Examinatrices : Hugues Marchal, Violaine Giacomotto-Charra
Rapporteurs / Rapporteuses : Myriam Marrache-Gouraud, Ariane Bayle

Résumé

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À la fin du XVe siècle, l'Europe voit surgir une maladie nouvelle, la vérole, et avec elle son lot de questions. Mal français, italien ou américain ? Comment trouver un coupable et nommer un fléau mondial qui bouleverse la société renaissante ? Comment traiter une affection inédite quand les savoirs anciens semblent faire défaut ? Comment prendre en charge des malades rebutants et honteux, victimes de la première épidémie vénérienne de l’âge moderne ? Pour répondre à ces questions, la thèse se fonde sur un corpus de textes variés, en latin et en français, savants ou non, composés en France des débuts du fléau aux suites du procès de Théophile de Viau. La confrontation des discours fait apparaître combien la lutte contre la maladie a stimulé les esprits, soucieux de répondre aux défis linguistiques, épistémologiques et moraux soulevés par la vérole. Bien qu'ils tentent de prémunir la société d'une affection effrayante, les auteurs affichent des réactions affectives complexes voire contradictoires à légard de la vérole, allant du dégoût à l'amusement en passant par une inquiétude toute masculine, fantasmant une contagiosité féminine. Cet essai explore aussi les diverses appropriations ludiques et satiriques qui font les beaux jours de la vérole chez Marot, Rabelais et leurs épigones. Articulant approche stylistique et parcours chronologique, l'analyse de trois usages singuliers de la vérole (comique, polémique, satyrique) révèle la plasticité figurale du stigmate vénérien, susceptible d'être tour à tour un ressort parodique, une arme polémique et un étendard obscène à opposer au bon goût et aux bonnes mœurs.