Thèse en cours

la question du Principe chez Marsile Ficin: pour une métaphysique au service de la théologie

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Auteur / Autrice : Yolande D'Espalungue
Direction : Pierre Caye
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2018
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théories et histoire de l'esthétique, du technique et des arts (Villejuif, Val-de-Marne)
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Résumé

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La question du Principe chez Marsile Ficin : pour une métaphysique au service de la théologie. Quelle est la nature du Principe dans la métaphysique de Ficin? Penser le principe dans le système cosmologique, c'est penser sa différence, de l'Un-Bien par rapport à l'être, et c'est précisément cette différence qu'il incombe de mettre en lumière : est-elle ontologique ou hénologique ? En d'autres termes, se fonde-t-elle sur la pensée de l'être ou de l'Un ? Il revient ici de questionner la causalité dans une optique néoplatonicienne en partant des trois premières hypothèses posées par Platon dans son Parménide : comment l'Un imparticipable peut-il engendrer la multiplicité des êtres ? A l'heure où la « surontologie » menace l'être d'affaiblissement, ou pensée du « surêtre », le néoplatonisme propose de maintenir la pure activité d'être sans sujet et de suspendre toute causalité, forme de causalité « a-causale », grâce de l'Un à donner sans pour autant être lui-même cause, étant causa sui. La finalité de cette étude consiste à mener une recherche d'ordre philologique, en croisant les différentes traductions et interprétations établies à partir de l'œuvre platonicienne, de l'Antiquité à la Renaissance, de Plotin, Proclus, Denys l'Aréopagite, Guillaume de Moerbeke, Nicolas de Cues, Pic de la Mirandole et Marsile Ficin lui-même, afin de mettre en lumière la voie nouvelle que ce dernier propose sur le causalité du monde : un dénivellement hénologique qui implique de revenir sur le débat qui confronte Platon à Aristote sur la convertibilité de l'être et de l'Un, sur l'équivocité de l'être posée par Pic à travers son De Ente et Uno, afin de sauver le Réel d'une ontologie entropique délétère. S'interroger sur la nature, le rôle, la place que le principe-Un détient au sein de l'architecture du Réel et la relation qu'il noue avec les autres réalités « hypostases » qui le composent, résonne comme une urgence métaphysique pour la sauvegarde de l'être, et largo sensu, de la théologie: ce déverrouillage, notamment hénadologique à partir de Proclus, nécessite d'analyser, de comparer et de commenter les concepts d'Un et de multiple, d'être et d'étant, du principe lui-même et de l'étant, d'Intellect et d'âme, dans les métaphysiques plotinienne et proclusienne. Quelle relation l'être nourrit-il alors avec l'Un ou, plus précisément, comment un être fini peut-il s'unir et participer à l'infinité divine ? Le cœur de notre questionnement a ainsi pour vocation d'éclairer la mission de l'Un, dans sa fonction unificatrice et stabilisatrice du réel et des étants, de sa hiérarchie, et donc de comprendre comment Ficin, à la suite de Plotin et du Pseudo-Denys- des Ennéades et de la Theologia Mystica- entend articuler la triade néoplatonicienne « Un- Intellect- Ame », à la doctrine trinitaire « Père-Fils-Saint Esprit » et renouveler la prisca theologia pour permettre à la métaphysique de l'Un d'assurer son rôle d'auxiliaire de la théologie.