Thèse soutenue

Analyse socio-fonctinnelle du petit mobilier et du verre issus du site des Chesnats, La Chapelle-Saint-Mesmin (45) : production et consommation des produits manufacturés dans un site rural à la période carolingienne

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Auteur / Autrice : Amélie Aude Berthon
Direction : Luc Bourgeois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 27/03/2024
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (Caen ; 1959-....)
établissement co-accrédité : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Laurent Feller
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Serdon, Danielle Arribet-Deroin, Isabelle Cartron, Chantal Senséby, Yves Henigfeld, Reto Marti
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Serdon, Danielle Arribet-Deroin

Résumé

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L’important corpus de petit mobilier découvert aux Chesnats (commune de La Chapelle-Saint-Mesmin, Loiret) a été l’occasion d’étudier un lot de près de 1 500 artefacts en métal, verre, os et céramique, datés entre le VIe et le XIe siècle, dans une occupation rurale d’apparence classique. Grâce à une contextualisation archéologique fine, nous avons pu mettre en évidence une dynamique de consommation fort différente d’une période à l’autre. Si le petit mobilier des VIe – VIIIe siècles est « ordinaire », avec un lot peu étoffé et peu varié, le corpus de la fin du VIIIe – IXe siècle est particulièrement « riche » : avec plus de 850 objets, il s’agit du corpus le plus important de Francie occidentale pour cette période. Le travail effectué, combinant des analyses typologiques et des biographies d’objets replacées d’abord dans le contexte du site, puis dans un contexte local, régional et extra-régional, a démontré le potentiel interprétatif des artefacts pour l’analyse fonctionnelle et culturelle d’un site. Nous avons donc mis en évidence des espaces artisanaux, dont un probable gynécée avec une chaîne opératoire complète, utilisant des techniques innovantes pour l’époque. De même, la présence de mobilier provenant des îles britanniques et des rives de la Baltique nous oriente vers un site fréquenté par une population étrangère. L’utilisation de courbes de datation pondérée et d’une géolocalisation datée quasiment appliquée à tous les types d’objet suggèrent également que l’objet archéologique est une source d’histoire économique, susceptible d’indiquer des périodes de croissance, de dynamisme dans la diffusion des marchandises et donc d’un accès au marché qui peut être très différent d’une région à l’autre. L’Orléanais semble ainsi être une zone très dynamique, notamment d’un point de vue agricole, artisanal et commercial. Une étude historique complète cette analyse afin d’évaluer si ces interprétations sont recevables. Ce travail nous a amené à considérer le statut du site à différentes périodes : il est ainsi proposé que le site des Chesnats, après avoir été un établissement agricole installé à proximité d’une villa antique, puisse devenir, au cours du IXe siècle, un centre de gestion d’un grand domaine carolingien, pièce maîtresse dans l’appareil commercial de l’Orléanais, lequel est fortement organisé par les empereurs carolingiens, leurs agents et les grandes abbayes de la moyenne vallée de la Loire. Si le site décline dès le milieu du Xe siècle avant une disparition au XIe siècle, c’est qu’il est la victime politique probable d’une refonte progressive du territoire, le fisc royal étant alors aux mains des Robertiens-Capétiens.