Thèse en cours

Contribution à la modélisation et à la simulation numérique de l'usure

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Auteur / Autrice : Bénédicte Sainsily
Direction : Habibou MaitournamMatthieu Breuze
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mécanique des matériaux
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2018
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences mécaniques et énergétiques, matériaux et géosciences (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEA/SEMT - Service des études de mécanique et thermique
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure de techniques avancées (Palaiseau, Essonne ; 1970-....)

Mots clés

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Résumé

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De nombreux composants d’un réacteur à eau pressurisée (REP) sont soumis au phénomène d’usure, notamment les tubes de générateur de vapeur et les guides de grappe qui nous intéressent plus particulièrement pour l'application envisagée ici. Plusieurs types d’usure mécanique existent [Ko 1997]. On peut par exemple distinguer, l’usure par fretting [Marc 2016], dans laquelle deux pièces en contact sont soumises à une sollicitation cyclique en déplacement tangentiel de faible amplitude, et l’usure par impact [Souilliart 2017], qui correspond à une répétition de contacts entre deux solides. Ce frottement continu ou répété des pièces provoque un enlèvement de matière, ce qui altère les pièces et de fait diminue leur durée de fonctionnement. Ce phénomène complexe, de par son caractère multidisciplinaire, dépend fortement du milieu environnant et des matériaux en contact. Pour le comprendre, les méthodes expérimentales sont amplement utilisées. Elles permettent d’identifier, dans un environnement donné, de nouveaux modèles d’usure [Meng 1995] spécifiques à chaque composant. L’une des difficultés est la transférabilité de ces modèles à d’autres environnements. La démarche expérimentale s’avère donc longue et coûteuse et, bien que les machines expérimentales soient robustes, la reproductibilité des essais reste un problème. Néanmoins, elle reste la pratique la plus répandue puisque peu d’outils numériques permettent de modéliser l’usure. Ce sujet de thèse s’articule autour de deux axes complémentaires. Le premier axe repose sur l’expérimentation d’essais d’usure maîtrisés et le second sur leur simulation numérique. Il s’agira d’usure par fretting ou par petit glissement alternatif pour laquelle des configurations élémentaires, représentatives de situations rencontrées dans les REP, seront définies au préalable de façon à ce que essais et calculs s'enrichissent mutuellement. La partie numérique s’appuiera sur le logiciel éléments finis Cast3M. Tout d’abord, des calculs de pré-dimensionnement des essais pour chaque configuration élémentaire seront réalisés. Puis, à partir des résultats d’essais obtenus, on s’assurera de la représentativité des calculs [Fouvry 2007]. Plusieurs difficultés seront rencontrées, notamment la présence de non-linéarités (comportement, géométrie, couplage multi physique) et le fait que les simulations se fassent sur des temps très longs. Cela nécessitera la mise en œuvre de techniques numériques spécifiques et parmi les méthodes envisagées, on peut citer les méthodes cycliques [Maitournam 2002], ou encore les méthodes à grand incrément de temps [Ladeveze 1989]. L’objectif sera donc de chercher et développer des techniques numériques efficaces permettant de modéliser et de simuler le phénomène d’usure de manière prédictive. Une fois implémentées, ces méthodes seront testées sur une nouvelle configuration et il s’agira cette fois d’un calcul prédictif ; on vérifiera, a posteriori, la cohérence calcul-essai. La partie expérimentale utilisera la machine d’usure MUSE (Moyen d’essais d’Usure en Environnement REP), le nouveau moyen d’essais du CEA. Cette machine permettra de réaliser des essais d’usure maîtrisés en air ou en eau à l'ambiante, et ultérieurement en environnement REP. Seuls des essais en air, sur les différentes configurations élémentaires identifiées, seront réalisés. Le but étant de mettre en œuvre une méthodologie d’essais interrompus afin d’observer l’apparition et l’évolution de l’usure au cours du temps. Il faudra être capable, pour chaque configuration testée, de comprendre le mécanisme d’usure et d’identifier les forces motrices du phénomène. Pour la préparation et l’exploitation des essais, il est prévu d’utiliser un MEB (Microscopie Electronique à Balayage) et un FIB (Focused Ion Beam). Ce travail mêle l’expérience et le numérique, tous deux complémentaires, afin de contribuer à la recherche et au développement de la modélisation et de la simulation prédictive du phénomène d’usure. Bibliographie : Fouvry S, Liskiewicz T, Paulin C (2007), A global-local wear approach to quantify the contact endurance under reciprocating-fretting sliding conditions, Wear 263, pp. 518-531. Ko PL (1997), Wear of power plant components due to impact and sliding, Applied Mechanics Reviews, Vol. 50, no 7, pp. 387-411. Ladevèze P (1989). The large time increment method for the analysis of structures with non-linear behavior described by internal variables. Comptes Rendus De L’Academie Des Sciences Serie Ii, 309(11) :1095–1099, 1989. Maitournam, M. H., Pommier, B., & Thomas, J. J. (2002). Détermination de la réponse asymptotique d'une structure anélastique sous chargement thermomécanique cyclique. Comptes Rendus Mécanique, 330(10), 703-708. Marc E, Fouvry S, Phalippou C and Maitournam H (2016), "Fretting wear response of a nitrided 316L SS/304L SS interface: Effect of lithium/bore liquid environment", Surface and Coatings Technology 308 pp. 226-235. Meng HC and Ludema KC (1995), Wear models and predictive equations: their form and content, Wear 181-183, pp. 443-457. Souilliart T, Rigaud E, Le Bot A et Phalippou C (2017), "Energy-based wear law for oblique impacts in dry environment", Tribology International 105 (2017) 241-249.